Un nouvel actionnaire pour Marcolini
Neo Capital, le fonds de private equity basé à Londres, injecte 15 millions d’euros dans la société du chocolatier Pierre Marcolini et en devient actionnaire à hauteur de 47 %.
La Maison Pierre Marcolini n’est plus à 100 % belge. La société de capital à risque Neo Capital, basée à Londres, vient d’en augmenter le capital à hauteur de 15 millions d’euros, ce qui lui donne 47 % des parts du chocolatier bruxellois. Cet argent frais doit permettre, indique la société belge dans un communiqué, “d’accélérer son déploiement à l’international, en particulier avec l’ouverture de nouvelles boutiques en Europe, en Asie et aux Etats-Unis.”
L’entreprise belge, créée en 1995, compte actuellement 24 points de vente en propre et en franchise en Belgique, France, à Monaco, en Grande-Bretagne, au Koweit, au Japon et à Taïwan. “On vient d’ouvrir une boutique à Bruges et on en ouvre une nouvelle, Galerie de la Reine à Bruxelles, dans quelques jours”, précise Pierre Marcolini.
Sur les traces de Ladurée et Paul
Les fonds apportés par Neo Capital – qui a accompagné le développement international du célèbre fabricant français de macarons Ladurée et des boulangeries Paul – doivent également permettre d’investir dans l’extension des ateliers de production situés à Haren, en banlieue bruxelloise. Leur surface sera agrandie de 1 000 mètres carrés. De quoi leur permettre, poursuit le chocolatier, “de continuer à y produire, à partir de la fève de cacao, la totalité des produits Pierre Marcolini exportés dans le monde.” A ce jour, la Maison Marcolini produit 25 millions de pralines chaque année. Ce qui a généré, en 2012, selon les calculs de Pierre Marcolini, “un volume de ventes dans le monde de 32 millions d’euros”. Celui-ci est bien supérieur au chiffre d’affaires de la société belge qui fin 2011 tournait autour des 12 millions d’euros.
Pour soutenir le développement international escompté, la société prévoit de créer 50 emplois supplémentaires d’ici à 5 ans en Belgique, tant dans les ateliers de production que dans les boutiques et l’encadrement. Actuellement, les activités de Marcolini en Belgique occupent une centaine de personnes.
Ce n’est pas la première fois que Marcolini accueille un partenaire étranger dans son capital. Nestlé en était devenu actionnaire en 2007 et y avait injecté une bonne dizaine de millions d’euros avant de revendre ses parts (29 % du capital) début 2012 aux actionnaires historiques : Pierre Marcolini, Laurent Leveaux, (Aviapartner), Olivier Coune (son actuel CEO), François Schwennicke (actionnaire de la maroquinerie Delvaux). Ces trois derniers avaient ensuite procédé à une augmentation de capital d’1,2 million d’euros destinés à entamer le déploiement à l’international de la marque.
“Les 15 millions ne servent pas à éponger nos dettes”
Les fonds injectés par le groupe suisse avaient alors permis de renflouer la société, alors en proie à d’importantes difficultés financières. Aujourd’hui, affirme Pierre Marcolini, le scénario est tout autre. “Les 15 millions de Neo Capital ne servent pas à éponger nos dettes. Il y a un vrai projet de déploiement de la marque à l’étranger.” Pas question non plus pour le fondateur de se faire manger à terme. “On avait dit cela aussi quand Nestlé est devenu actionnaire, réagit l’intéressé. Il y a une volonté de la part des actionnaires historiques de garder un ancrage belge !”
Sur la santé financière de la société, Pierre Marcolini est moins loquace. “Les comptes annuels pour l’exercice 2012-2013 (clos au 30 juin dernier) ne sont pas encore publiés ni approuvés par l’assemblée générale, dit-il en assurant que “l’EBITDA est positif”. Ceci n’empêche pas la société d’avoir dans son bilan des pertes reportées. Selon les derniers comptes publiés à le Banque Nationale de Belgique et qui portaient sur la période comprise entre le 1er janvier et le 30 juin 2012, celles-ci s’élevaient à 7,6 millions d’euros.
Sandrine Vandendooren
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