Un nombre colossal de factures scolaires impayées s’entassent dans les écoles
La Fondation Pelicano, qui lutte contre la pauvreté infantile, tire la sonnette d’alarme : le montant des frais extrascolaires reste un poids trop important pour bon nombre de familles défavorisées et pour de plus en plus de familles de la classe moyenne inférieure.
Qui dit “rentrée des classes”, dit aussi “frais scolaires”. Des frais scolaires dont certains parents n’ont pas manqué de souligner la hausse.
Mais les fournitures scolaires ne représentent que la partie visible de la facture. La partie moins visible, si on peut dire, est constituée des frais extrascolaires (les repas chauds, les garderies, les sorties de classes…) car ils arrivent au fur et à mesure de l’année, et parfois s’accumulent. Pour de nombreuses familles, ce sont ces frais extrascolaires qui viendront, petit à petit, grever leur budget jusqu’à les laisser dans le rouge, avec parfois des factures impayées qui remontent à l’année scolaire précédente.
De plus en plus de familles de classe moyenne inférieure
L’organisation de lutte contre la pauvreté infantile, la Fondation Pelicano constate en effet que les frais extrascolaires représentent un poids de plus en plus important pour le portefeuille de certaines familles. Cette organisation s’investit, en collaboration avec ses partenaires sociaux, auprès des enfants défavorisés. Ainsi, les familles en difficulté financière peuvent introduire une demande d’aide durable auprès de la fondation, afin entre autres de trouver une solution à ces factures qui s’entassent. “Dans la quasi-totalité des dossiers, souligne la Fondation Pelicano, il est indiqué que les parents ne parviennent plus à payer les frais extrascolaires. Plus interpellant encore, de plus en plus de familles de classe moyenne inférieure s’adressent aux associations pour obtenir de l’aide.“
Trouver des solutions passe par la sensibilisation
“Les écoles devraient être encore plus sensibilisées à ne pas travailler avec une agence de recouvrement en premier lieu, mais à passer par le CPAS ou d’autres acteurs relais comme point de départ”, explique Christiaan Hoorne, directeur général de la Fondation Pelicano. Pour la Fondation, une solution serait la création d’un plafond pour les factures de frais extrascolaires. “La Flandre a déjà mis en place un montant maximal dans l’enseignement primaire et cela fonctionne. D’autre part, il existe déjà des écoles secondaires qui s’imposent une telle facture maximale. Là-bas, nous constatons effectivement moins de factures impayées.”
Car ce sont surtout les familles précarisées ayant des enfants en secondaires qui éprouvent le plus de difficultés, souligne la Fondation, car les frais, pour ces années-là, sont plus élevés que dans le primaire. La situation est également particulièrement difficile pour les élèves de l’enseignement professionnel et des filières techniques, ainsi que ceux vivant dans de grandes villes.
La Fondation regrette de ne pas posséder de chiffres plus récents afin d’avoir une vision claire de la situation actuelle. Les derniers chiffres disponibles datent de 2018, soit avant la crise sanitaire… Selon l’Association belge des sociétés de Recouvrement de créances, il y a eu plus de 11 600 dossiers de factures scolaires impayées et 960 écoles avaient fait appel à une agence de recouvrement, en Wallonie. Or tout laisse supposer que la situation n’a pas été en s’améliorant depuis 2020.
“Ce nombre a certainement continué d’augmenter ces dernières années. Durant la dernière année scolaire en particulier, avec la hausse constante du coût de la vie, nous remarquons une très forte augmentation des signalements de factures scolaires impayées”, conclut Christiaan Hoorne. “Nous trouvons très révélateur que presque tous les dossiers de demande d’aide mentionnent que les parents ne peuvent plus payer les frais extrascolaires. Nous ne nous attendons pas à ce que la situation s’améliore durant la prochaine année scolaire. Les frais vont donc continuer à s’accumuler.”
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