Un bilan positif pour STEM4Her, le programme qui encourage les étudiantes à se lancer dans des filières scientifiques

Une dizaine d’étudiantes de rhéto ont été soutenues tout au long de leur année scolaire jusqu’à leur entrée à l’université et leur première session d’examens grâce au programme STEM4her. L’objectif était de les encourager à choisir et réussir leurs études en STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), des domaines souvent marqués par des déséquilibres de genre persistants. Les premiers résultats sont positifs.

Le constat interpelle. Bien que la parité de genre soit presque atteinte dans les écoles secondaires dans les options scientifiques et mathématiques, les filles sont sous-représentées dans ces branches en hautes écoles et dans les universités belges. La représentation féminine y diminue considérablement à 30% dans les filières STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), et à seulement 17%, dans les filières technologiques.

L’entreprise B12 Consulting, spécialisée dans les services en intelligence artificielle, a décidé de s’attaquer à ce problème dans le but d’augmenter de manière significative la présence des femmes dans les études et carrières scientifiques. Sont visés, en priorité, les parcours scientifiques où le biais de genre est le plus marqué, comme, par exemple, les sciences physiques, les sciences mathématiques, les sciences informatiques et les sciences de l’ingénieur (option informatique, mathématiques appliquées, électricité ou électromécanique).

Sensibilisation et accompagnement

A travers le programme STEM4Her en partenariat avec le SPF Economie, la société néo-louvaniste a accompagné pendant une année onze étudiantes de rhéto vers le chemin des STEM en école supérieure ou à l’université. De janvier à la rentrée académique, ces jeunes filles ont ainsi pu bénéficier d’une journée découverte de ces métiers spécifiques en entreprise et d’ateliers pour les inspirer, d’un soutien administratif et d’accompagnement pour le choix de leurs études, ou encore, d’un financement pour l’achat d’un ordinateur ou d’ouvrages de référence.

« On a fait beaucoup de sensibilisation dans les écoles. On a essayé d’inspirer un maximum d’étudiantes. On a organisé un hackathon qui a réuni pas moins de 70 jeunes filles », explique à Trends Tendances Charlotte Léonard, business developer chez B12 consulting et active dans l’élaboration du programme.

Depuis la rentrée académique, elles ont reçu un encadrement personnalisé, combinant tutorat et mentorat, tout au long du quadrimestre ainsi que pendant les périodes de blocus et d’examens.

“L’aide matérielle fournie par le programme m’a permis d’aborder sereinement mes études, mais surtout, le soutien de l’équipe m’a permis de m’organiser et de trouver ma méthode de travail. J’ai aussi pu faire de merveilleuses rencontres, qui m’ont motivée encore plus. Tout ça a évidemment fait une grande différence dans ma vie académique”, témoigne Louise Huynen, Lauréate STEM4Her et étudiante en première année de bachelier en physique.

Des résultats concluants

L’impact concret de ce programme est aujourd’hui visible. « Les résultats obtenus lors de la première session d’examens viennent de tomber ce mardi. Ils sont particulièrement prometteurs pour la suite du parcours de 8 des 11 candidates », explique Charlotte Léonard. Des résultats particulièrement concluants pour les initiateurs du programme. « C’est d’autant plus gratifiant que quelques-unes de ces filles nous ont confié qu’elles n’avaient même pas pensé à faire des études STEM avant de suivre notre programme. »

Une enquête de satisfaction souligne, par ailleurs, que STEM4Her a motivé près de 40 % d’entre elles à opter pour des études en STEM. 75% ont souligné l’impact significatif de STEM4Her dans la réalisation de leurs objectifs et près de 40% des candidates ont pu persévérer grâce au soutien du programme, évitant ainsi le décrochage scolaire.

Forte de ce premier succès, l’équipe de B12 Consulting explore la possibilité d’une prochaine édition. « Nous envisageons de la remodeler afin de toucher un public d’étudiantes encore plus large. Rien n’est encore décidé à ce stade, mais le projet a beaucoup de sens pour l’équipe », nous confie Charlotte Léonard.

La discrimination positive, un levier nécessaire pour combattre les inégalités ?

La question de la discrimination positive dans des projets tels que STEM4Her suscite le débat. Pour ses responsables, la sous-représentation féminine souligne cependant la nécessité d’initiatives ciblées pour combattre les inégalités. “La discrimination positive, en tant que levier, vise à créer des opportunités équitables, sans être dirigée contre les hommes, mais plutôt en faveur de l’inclusion des femmes” indique Caroline Vandenplas, chef du projet.

Les filles n’ont pas besoin de plus d’aide que les garçons pour réussir” ajoute Laetitia Josse, ingénieure engagée dans le projet. “Néanmoins, nous souhaitons les interpeller, les inspirer et les encourager à devenir actrices du changement elles aussi en leur donnant accès à des facilités pour réussir leur cursus”.

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