TUI: quelles conséquences pour les voyageurs après l’immobilisation de ses Boeing 737 MAX?
La compagnie TUI Fly a décidé de clouer ses Boeing 737 MAX 8 au sol après la décision de l’Agence européenne de sécurité aérienne de fermer l’espace aérien à ce type d’avion. Les questions autour de la fiabilité et de la sécurité de ce modèle récemment lancé par Boeing ne font qu’augmenter, depuis le crash d’un avion du même type, le week-end dernier, en Ethiopie. Piet Demeyer, le porte-parole de TUI Belgium, tient à rassurer les voyageurs.
Pourquoi avoir décidé de “clouer au sol” 4 avions de type Boeing MAX de votre flotte ?
Ce n’était pas directement notre décision. Celle-ci a été prise par les autorités compétentes, en l’occurrence l’Agence européenne de sécurité aérienne (EASA), par mesure de prudence, pour permettre de récolter plus de détails sur le crash de dimanche dernier en Ethiopie et des réponses concrètes. Automatiquement, TUI a suivi ce qui a été imposé par les autorités européennes.
Le “cas” des Boieng 737 MAX avait-il déjà été remis en cause précédemment ?
Pas du tout. C’est justement ça qui nous avait motivé à continuer à voler dans un premier temps. TUI, qui est un groupe international, dispose de 15 avions de ce type, qui ont dans l’ensemble effectué un total de 6500 vols. Il n’y a jamais eu de problème avec ces appareils. Tous nos vols se sont toujours déroulés de manière optimale. C’est pourquoi nous n’avons pas réagi directement ce lundi, alors que plusieurs pays européens avaient déjà décidé d’interdire le vol de ces avions. Nous avons fait le choix de clouer nos 737 MAX au sol suite à la décision d’interdiction du survol de l’espace aérien européenne par l’Agence européenne de sécurité aérienne.
Cette décision aurait-elle pu être prise par TUI sans l’interdiction de l’Agence européenne de sécurité aérienne ?
Bien sûr. On aurait pu le faire en se basant sur des éléments concrets, qui auraient été une réelle indication. Disons que nous avons tout de suite relié le crash en Ethiopie à celui en Indonésie en octobre dernier. Mais nous connaissions la raison du crash en Indonésie, et nos pilotes connaissent très bien ce système. Sachant que ces derniers sont parfaitement instruits et formés aux particularités du MAX, nous n’avons pas vu, dans un premier temps, de raison de clouer au sol nos appareils, tant que nous ne disposions pas d’éléments d’informations clairs.
Lundi, soit le lendemain du crash en Ethiopie, vous auriez proposé à vos voyageurs de ne pas embarquer sur des 737 MAX…
Au lendemain d’un tel évènement, c’est logique que nous devions répondre à l’inquiétude des voyageurs. Il faut remettre en contexte. Lundi, aucune association d’aviation n’avait émis d’avis quant au MAX. En se basant là-dessus, on ne voyait pas de raison d’annuler nos vols prévus via ce type d’avion. La décision de ne pas monter dans cet avion incombait simplement au voyageur. C’est une décision personnelle qu’il prend, comme dans n’importe quelle autre situation. A ce moment-là, c’était nos conditions habituelles de vente qui étaient alors en vigueur.
Maintenant, la situation est différente. Nous savons qu’il y a tout de même une dizaine de personnes qui ont annulé leur voyage. Si ces personnes veulent revoir leur décision car ils sont sûrs de ne pas voler via cet appareil, nous allons tenter par tous les moyens de rétablir au maximum leur réservation initiale, avec les mêmes conditions.
Quelles conséquences directes aura cette décision de “clouer au sol” vos appareils ? Les vacances de Pâques approchent à grands pas. Vos clients doivent-ils s’inquiéter pour leur vol ? Un dispatching est-il prévu ?
Nous voulons rassurer : tous nos vols auront bien lieu. Pour les départs prévus aujourd’hui, notre flotte “personnelle” était suffisante pour assurer le service. A partir de demain (quand on approche du week-end, la fréquence est toujours plus importante), nous avons dû affréter un avion d’une compagnie à qui on fait appel en haute-saison. La demande dépasse alors toujours notre capacité. Donc automatiquement, on doit faire appel à des avions extérieurs pour assurer notre service. Nous avons un très bon contact avec ces compagnies. Dès lors, celles-ci n’ont pas hésité à nous louer leur appareil. Dès demain, les MAX qui ne peuvent donc pas décoller seront remplacés par leurs appareils.
Vous aviez communiqué par Twitter que vous alliez contacter personnellement vos clients pour les informer
Quand une situation comme celle-ci se présente, c’est un gros travail opérationnel pour tout réorganiser de manière optimale, surtout dans un si bref délai. Nous avions expliqué à nos clients qu’il n’était pas nécessaire de nous contacter tant que nous étions en train d’y travailler. Le planning a été très vite établi et nous avons pu contacter nos clients pour les informer qu’ils allaient effectivement pouvoir voyager et l’heure de leur départ, qui pouvait différer de ce qui figurait au préalable sur le billet d’avion, au vu de la réorganisation. Par ailleurs, nous allons continuer à informer nos voyageurs toute la journée.
Et les 4 MAX cloués au sol ne vont pas avoir d’impact direct sur les vols prévus en haute-saison, comme à Pâques prochainement ? Vous travaillez aussi à ce moment-là avec d’autres compagnies…
Il n’y aura aucun impact. Nous sommes suffisamment couverts par ces compagnies externes pour pouvoir effectuer tous les vols prévus.
Que vont “devenir” ces 737 qui sont cloués au sol dans un avenir proche ?
Cette décision prise par les autorités a pour but de prendre le temps d’examiner les problèmes et d’aussi se concerter avec Boeing. Il y aura certainement un rapport qui sera rendu rapidement, car c’est très important, d’une part pour Boeing, et d’autre part en ce qui concerne la confiance du public dans l’aviation. En attendant, nous continuons de fonctionner de manière opérationnelle vis-à-vis de notre clientèle. Mais nous attendons aussi avec impatience le résultat de cette enquête.
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