Troty: après les voitures et les vélos, les trottinettes partagées
Voitures, scooters et vélos partagés ont peu à peu conquis les routes bruxelloises ces dernières années. De plus en plus utilisée dans les grandes villes, la trottinette électrique veut également s’imposer comme une solution fiable de mobilité. C’est le pari de la start-up Troty.
Adeline patiente à l’entrée du cimetière d’Ixelles. Ce n’est cependant pas l’une ou l’autre de ces étudiantes qui déambulent en direction de l’université ou d’un des bars situés à proximité. Adeline est une trottinette électrique. Une cinquantaine de deux-roues de ce genre ont été mis en service par la start-up Troty à Bruxelles depuis le début du mois de juillet.
La location fonctionne de la même manière que les voitures partagées Zipcar ou DriveNow. Il suffit de télécharger l’application, de créer un compte, de localiser la trottinette la plus proche et de la déverrouiller avec son smartphone. L’utilisateur est alors facturé un euro au départ puis de 15 centimes supplémentaires par minute. Il doit obligatoirement la garer dans la zone Troty, couvrant une partie d’Ixelles, d’Etterbeek, et de Bruxelles-Ville, pour terminer sa location. Les trottinettes sont bridées à 25 km/h. Elles sont autorisées sur les trottoirs jusqu’à 6 km/h. Si l’on dépasse cette vitesse, le conducteur doit adopter un comportement de cycliste.
Plus de 7.000 personnes se sont déjà inscrites sur l’application. Jean-Paul de Ville, cofondateur de Troty, poursuit cependant le déploiement de ses trottinettes de manière progressive en les ajoutant peu à peu dans l’espace public, en augmentant pas à pas la zone, tout en décelant les meilleurs endroits pour installer ses deux-roues. Il veut à tout prix éviter de reproduire la même expérience que la société de vélos en free floating (parking libre) Gobee.bike. Cette start-up avait déployé quelque 200 vélos dans les rues de Bruxelles en octobre dernier, avant de brutalement arrêter son service trois mois plus tard à cause de frais trop importants dûs au vandalisme. Géolocalisées, les Troty sont surveillées pour éviter les vols et les dégradations. ” Si une trottinette bouge alors qu’elle n’est pas réservée, cela se compte en secondes avant que l’on arrive, assure Jean-Paul de Ville. Le service est ouvert de 7 h à 20 h. Nous les enlevons tous les soirs. ”
Dorsan Van Hecke, Frédéric Goethals et Jean-Paul de Ville, les trois cofondateurs de Troty, espèrent déployer entre 100 et 150 trottinettes électriques dans la capitale. Leurs deux-roues sont également disponibles à Liège et à Anvers depuis le courant du mois d’août. Ils envisagent même de s’installer prochainement à Madrid.
Fondée le 30 mai dernier, la start-up a également participé au Smart Mobility Call lancé par le gouvernement fédéral. Troty a décroché un subside de 50.000 euros afin de développer un logiciel pour partager ses données. ” Cela va permettre à d’autres prestataires d’indiquer où se trouvent nos trottinettes pour encourager la multimodalité”, explique Jean-Paul de Ville. Quand on évoque la Stib, les vélos partagés Villo ! ou Billy Bike, les scooters en libre-service Scooty ou les voitures en free floating Zipcar ou DriveNow, le cofondateur de Troty n’est pas inquiet : ” Nous ne sommes pas concurrents “, plaide-t-il. Au contraire, ces trottinettes pourraient être une bonne solution pour rejoindre une station de métro ou rentrer chez soi après avoir garé sa voiture.
40 kilomètres
L’autonomie de ces trottinettes électriques. Il n’est pas nécessaire de les brancher sur une prise. La start-up les recharge chaque nuit dans son entrepôt.
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