“Trop d’échecs dans l’e-commerce wallon”

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Vincent Genot
Vincent Genot Coordinateur online news

Si le nombre de nouveaux e-commerçants continue de croître généralement en Belgique, le taux d’échec reste bien trop élevé…

Vendre en ligne n’a rien de simple, même si certains laissent penser qu’il peut s’agir d’une solution magique pour faire des affaires. Les derniers chiffres du marché de l’e-commerce belge compilés par le cabinet wallon Retis en témoignent. Se basant sur les chiffres de la BCE, Retis met en lumière l’évolution significative du nombre de pure-players (qui vendent des produits en B2C) en Belgique. Les chiffres révèlent notamment une dynamique très contrastée entre la Flandre, qui domine le marché, et la Wallonie, qui peine à suivre le rythme.

Flandre : moteur du e-commerce belge

Avec 7 812 pure-players BtoC, la Flandre représente 69 % des e-retailers belges. La province d’Anvers, qui totalise 2 668 pure-players, enregistre une la plus grande croissance de nouveaux acteurs au cours du premier semestre 2024, avec 118 créations d’entreprises dans le domaine. Ce dynamisme est certainement soutenu par la périphérie anversoise, particulièrement attractive  par a proximité avec de grands pôles logistiques et son infrastructure numérique bien développée. D’autres provinces comme la Flandre orientale (+75) et le Brabant flamand (+34) suivent également cette tendance positive.

Du côté francophone, la Région de Bruxelles-Capitale, qui affiche une augmentation de 79 entreprises (+8,6 %), montre une belle progression aussi. En Wallonie, la province de Liège se démarque avec une hausse de 47 nouveaux e-retailers, soit une des plus fortes progressions en proportion.

Néanmoins, on constate que malgré des quelques poches de croissance, la Wallonie peine encore à décoller pleinement. Le Hainaut par exemple, enregistre une légère baisse (-6), un signe inquiétant pour une région qui, pourtant, pourrait tirer parti de sa proximité avec le marché français en plein essor.

Un autre aspect particulièrement alarmant est le taux d’échec élevé dans le secteur. Sur les 12 derniers mois, 520 entreprises wallonnes ont cessé leurs activités, soit plus d’un entrepreneur sur cinq, contre seulement 564 créations. Ce turnover élevé reflète la difficulté à s’imposer dans un secteur qui exige une maîtrise pointue non seulement des outils digitaux, mais aussi des stratégies de marketing, d’ergonomie, d’encaissement et de logistique.

Trop d’erreurs de débutants

« Réussir son e-commerce reste un défi entrepreneurial, comme nous constatons au quotidien sur le terrain avec les e-commerçants sollicitant de l’aide pour de l’accompagnement à la relance de leur e-shop, souligne Damien Jacob, fondateur de Retis. S’il est probablement encore possible de stimuler plus d’esprit d’entreprendre en e-commerce, il paraît avant tout prioritaire de réduire le nombre d’entrepreneurs qui laissent tomber leur projet (souvent des indépendants). Beaucoup ne soupçonnaient pas les différents défis à relever (marketing, mais aussi stratégie de positionnement, ergonomie, encaissement, logistique, réglementation,…). Ils étaient mal informés, insuffisamment préparés, et sous-capitalisés. »

Trop d’erreurs de débutants sont encore commises selon l’expert souvent par ignorance parce que des faux tuyaux continuent à circuler sur les réseaux sociaux, « voire parfois même sont relayés par des acteurs publics, enchaîne l’expert. Par exemple, la croyance que la réussite passera par la maîtrise technique d’une plateforme de vente en ligne, et qu’une marketplace locale est une solution pour développer l’e-commerce ».

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