Trends Impact Awards : La chocolaterie Galler est devenue une société à impact
Depuis le retour de Salvatore Iannello dans l’entreprise, la chocolaterie Galler s’est engagée dans une nouvelle stratégie de convergence d’intérêts et d’alignement avec la planète. Une mission accomplie à l’aide de l’intelligence collective.
En faillite virtuelle en 2018, la chocolaterie Galler est allée rechercher Salvatore Iannello qui avait quitté l’entreprise en 2013 pour la remettre dans le droit chemin. L’ancien CEO avait accepté à trois conditions: injection de fonds, augmentation de l’ancrage belge et transformation de l’entreprise en une société à impact.
“Salvatore Iannello est revenu d’un voyage au long cours de plus de trois ans avec des idées bien précises, raconte Isabelle Petit Dufrenoy, ethical and sustainability coordinator chez Galler. Il ne voulait plus d’un modèle basé sur le rapport de force, que soit entre les hommes ou vis-à-vis de la planète dont les ressources sont limitées.
Management collaboratif
La mission de Galler est désormais d’incarner dans le secteur du chocolat une vision entrepreneuriale basée sur la convergence d’intérêts pour un monde durable et équitable. L’idée est d’arbitrer constamment entre les quatre P: Purpose (‘mission’ en anglais, Ndlr), Profit, People et Planet.”
L’impact commence sur le fonctionnement même de l’entreprise. Cette dernière a basculé dans le modèle collaboratif en avril 2021. Au bout de 6.000 heures de formation distillées aux collaborateurs sur des sujets aussi variés que l’ego, la courbe du deuil ou la communication non violente, Galler est désormais organisée en cercles. Chaque employé, quel qu’il soit, a une voix et les décisions se prennent par consentement. Il n’y a plus de rapport hiérarchique mais un lien de cohérence basé sur la temporalité. Ce système d’autonomisation et de responsabilisation explique vraisemblablement pourquoi Galler a pu garder le cap face à la catastrophe des inondations.
Commerce équitable
Galler a aussi fait procéder à un audit environnemental poussé via l’outil PEF (Product Environnemental Footprint) qui évalue l’impact d’un produit tout au long de son cycle de vie sur base de 16 critères différents.
“95% de notre impact était centré sur les matières premières et la moitié sur les fèves de cacao, poursuit Isabelle Petit Dufrenoy. Priorité a donc été donnée à l’action sur le terrain. Nous nous sommes associés à la coopérative Yeyasso à Man en Côte d’Ivoire, une région fortement impactée par la guerre civile et en voie de paupérisation. Nous avons basculé, pour 100% de notre cacao, dans la labellisation FairTrade, le plus complet de tous les labels. On assure à Yeyasso la vente d’un cinquième de toute leur production.”
Mais en Côte d’Ivoire, il n’est pas possible de s’en sortir financièrement rien qu’avec le cacao. Galler, grâce au soutien de la Fondation Roi Baudouin et de Beyond Chocolate, s’est donc engagée dans deux programmes supplémentaires. “La justice sociale est nécessaire pour qu’il y ait une justice environnementale, explique Isabelle Petit Dufrenoy. Nous menons un projet d’agro-foresterie: 60.000 arbres d’ombrage ont été plantés en trois ans. Ils maintiennent une biodiversité importante dans les cultures du cacao. Ce sont des arbres de rente qui permettent aussi de diversifier les revenus, notamment avec les arbres fruitiers. Enfin, nous avons lancé un programme d’autonomisation avec huit associations de femmes via des projets de culture de maïs, de manioc ou de riz. Ces cultures génèrent des revenus que les femmes gèrent. Cela leur permet de prendre plus de place dans l’organisation des villages.”
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