Tensions chez Ryanair: “L’attitude de l’entreprise nous aide dans notre lutte” (CNE)
Le mouvement de grève des pilotes de la compagnie aérienne à bas-coût Ryanair basés à l’aéroport de Charleroi est bien suivi, a indiqué samedi à Belga le secrétaire permanent du syndicat CNE Didier Lebbe. La quasi-totalité des vols opérés par des pilotes basés à Charleroi ont été annulés. Les avions de la compagnie irlandaise qui ont décollé samedi depuis le tarmac de Gosselies étaient dans leur grande majorité basés à l’étranger.
Au total, cinquante vols Ryanair au départ et à l’arrivée à Charleroi sont annulés samedi. Quarante-six vols seront annulés dimanche. Les pilotes se sont rassemblés devant l’aéroport dans le calme, a décrit Didier Lebbe. À ses yeux, cette action de grève démontre la volonté des pilotes de continuer leur combat. “L’attitude de l’entreprise nous aide dans notre lutte”, estime le représentant syndicat, parlant d’une direction “provocante”. “Elle espère que le mouvement s’essouffle, mais il ne s’essouffle pas. Et son attitude ne fait qu’augmenter la colère.”
Un premier week-end de grève avait déjà été observé les 15 et 16 juillet. Selon la CNE, trois éléments posent problème : les salaires, les horaires de travail et la demande par la direction de retirer les plaintes déposées en justice. Les pilotes réclament la restauration de leur salaire après les coupes concédées au moment de la pandémie de Covid-19. Selon Didier Lebbe, il manque environ 18% par rapport à ce qui serait dû aux pilotes. Pendant la crise sanitaire, un accord “sous la menace de licenciement” sur une diminution de 20% du salaire avait été conclu, rappelle le représentant du syndicat chrétien. Depuis lors, les salaires n’ont pas été réaugmentés.
Le syndicat ignore à ce stade s’il s’agit d’une non-indexation ou d’un non-respect de l’accord conclu pendant la pandémie. Cet accord n’a toutefois pas le statut de convention. Il n’a pas été enregistré et ne peut pas faire l’objet d’une éventuelle plainte, selon le secrétaire permanent. Concernant les plaintes déjà déposées en justice, Didier Lebbe indique qu’il est impossible de les retirer, les enquêtes étant déjà lancées.