Taxe au kilomètre, trains optimisés,..: le plan d’action de la FEB pour améliorer la mobilité
Embouteillages à répétition, tunnels fermés, crise du RER,… La mobilité en Belgique a connu des jours meilleurs. Par crainte de subir un véritable ” infarctus “, la FEB (Fédération des Entreprises de Belgique) propose un nouveau plan d’action, dont une taxe au kilomètre imposable à toutes les voitures.
La Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) a présenté mardi les grandes lignes d’un nouveau plan de mobilité, dont les récents soubresauts ont sérieusement écorné l’image de notre pays. En terme de chiffres, l’accumulation des files de voitures sur les routes coûte au quotidien près de 22 millions d’euros à l’Etat, pour une perte annuelle avoisinant les 8 milliards.
Pour éviter tout “infarctus de mobilité” synonyme de non-retour, le plan stratégique que la FEB a développé depuis plusieurs mois mise sur trois objectifs : garantir une meilleure accessibilité aux entreprises, répondre à la demande citoyenne et contribuer à la qualité de l’environnement et de la santé publique (les transports sont actuellement responsables de 22% des émissions locales de gaz à effet de serre).
Trois grands piliers soutiennent ce projet. D’abord, s’atteler au maintien et à l’amélioration des infrastructures et services de transport. Cela implique de remettre en question nos habitudes de déplacement et résulte dans la mise en place d’un plan interfédéral. La FEB le réaffirme ; la mobilité est une compétence non pas uniquement fédérale mais commune à tous les niveaux de pouvoirs.
50 mesures proposées
De ces trois piliers, la Fédération a dégagé cinquante mesures dont l’une des plus importantes est la taxe au kilomètre pour tous les véhicules. Elle remplacerait l’impôt de circulation actuel avec comme objectif de taxer l’utilisation de la voiture plutôt que sa possession. Cette taxe qualifiée “d’intelligente” serait variable selon l’heure, le jour et le lieu où l’on circule et les revenus générés seraient entièrement dédiés à la mobilité et à l’infrastructure.
Autre grande mesure à généraliser, selon la FEB, est le “budget mobilité”. Celui-ci offre au travailleur un plus large choix de possibilités pour se déplacer – sans toutefois toucher à la voiture de société. Une entreprise qui propose un budget de 700 euros par mois pour une voiture de société pourrait ainsi passer à 500 euros, les 200 euros restant pouvant être utilisés de manière flexible pour le train ou d’autres types de transport. Cela renvoie à une forme revue du “travail faisable” qui tolérerait dorénavant des horaires plus flexibles pour éviter les déplacements interminables en heure de pointe.
L’importance du rail
Une part importante de ce budget mobilité passerait aussi dans le rail. La Fédération des entreprises veut intensifier certaines lignes de train fortement utilisées, tout en réduisant les voies moins fréquentées. “Les trains non remplis n’ont pas de sens économique”, explique Olivier Van Der Maren, responsable du développement durable et de la mobilité à la FEB. “Soyons ouverts, des bus électriques peuvent par exemple remplacer le train sur certains tronçons.”
Concernant les villes, pas besoin forcément d’y vivre pour savoir que les déplacements y sont souvent sources de problèmes. La FEB entend remédier à la situation en instaurant de nouvelles infrastructures de comodalité, via des parkings de transit en périphérie des villes, associés à une “offre mobilité” pour les citoyens. Un nouveau cadre juridique s’avère aussi nécessaire pour faciliter la circulation des marchandises vers les points de vente situés au centre-ville (supermarchés, boutiques, marchés etc.). Les charges et décharges créant parfois des ennuis en journée, ils pourraient avoir lieu de nuit mais selon les termes juridiques proposés et dans les espaces mis à disposition.
Encore à l’état de projet papier, le plan de mobilité de la Fédération sera présenté ce jeudi au cabinet de Jacqueline Galant, Ministre fédérale de la Mobilité. Pour Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB, un tel projet ne verra le jour “que si nous cherchons et oeuvrons à une solution tous ensemble. La FEB entend tendre la main à tous les partenaires dans ce débat.” Une réunion de toutes les parties intéressées est d’ores et déjà prévue fin du mois d’avril pour débattre plus en profondeur des mesures à adopter. Une volonté d’action soulignée par le slogan du plan ; “It’s time to act now” (“Il est grand temps d’agir”).
Guillaume Alvarez