Superkarma, l’agence de booking différente
Lancée au lendemain de la pandémie, l’agence bruxelloise d’artistes Superkarma aborde le milieu des concerts et des spectacles autrement en mettant davantage “l’aspect humain” et les femmes en avant. Et cela prend, visiblement.
Pour beaucoup, la pandémie a été l’occasion de faire le point sur leur vie et leurs valeurs… et de prendre un nouveau départ. C’est le cas de Bénédicte Ehx. Voici près de 20 ans, son diplôme d’études supérieures en secrétariat et langues en poche, cette Liégeoise d’origine est entrée dans le monde du spectacle pour effectuer un stage et n’en est jamais sortie. Durant 16 ans passés au sein de l’agence de booking et de production belge AJA C (devenue Next Step), la jeune femme, aujourd’hui maman de deux enfants, a acquis une riche expérience: “Evoluer dans une petite structure m’a permis de toucher à tout et de pouvoir maîtriser aussi bien la billetterie que le marketing, la promo…”.
L’envie de créer sa structure avec une approche plus féminine mais aussi moins axée sur le rendement et les chiffres, plus sur l’humain, les vraies collaborations et le partage – “parce qu’on est plus forts ensemble” – la titillait déjà lorsque survint la pandémie. “J’ai profité de cette accalmie forcée dans le secteur pour quitter Next Step et faire germer mon nouveau projet, qui a donné naissance, quelques mois plus tard, à Superkarma.” Superkarma, en référence à l’alignement des éléments et la dynamique positive: “Si tu bosses avec un bon karma, que tu interagis bien avec les autres, tu récoltes un jour ou l’autre ce que tu as semé.”
Je réinvestis tout ce que je gagne. Mais je ne vise pas de réels bénéfices avant 2024.
Pour lancer son business, Bénédicte Ehx s’est associée à Laetitia van Hove, fondatrice de la société Five Oh, qui gère, entre autres, la communication des chanteuses Angèle et Clara Luciani. Mais elle s’est surtout appuyée sur ses acquis, son réseau – “Si tu n’as pas ça dans ce secteur, il est très compliqué d’avancer” – et sur ses fonds personnels: “Je possédais déjà une société et un capital suffisant ; ce qui m’a permis de changer de voie plus sereinement que si j’avais dû repartir de zéro”. Quelques investissements ont toutefois été nécessaires “pour développer le site, l’identité visuelle et gérer les frais classiques de fonctionnement: communication, déplacements…”.
Côté formations, Bénédicte possédait déjà les bagages ad hoc de par ses études et son expérience: “J’ai juste suivi quelques cours supplémentaires sur les réseaux sociaux”.
Des Français et des Belges
Benedicte Ehx produit et gère désormais les dates belges d’artistes étrangers (principalement français) et belges en collaboration avec des producteurs parisiens. “Mon travail consiste à réfléchir à une stratégie adaptée à chaque artiste en concertation avec les différents intervenants (producteur, label, attaché de presse, etc.), à placer les artistes dans les ‘bonnes’ salles, à organiser leurs tournées, à budgétiser l’organisation, gérer l’accueil, la promo…”
Et pour se financer? “Je travaille à frais réduits, en gérant mon affaire comme une bonne mère de famille (rires). C’est un secteur qui n’exige pas de frais hors normes: je ne dois pas acheter de matières premières, je n’ai pas besoin de machines, je n’ai pas de frais en ressources humaines… J’investis tout ce que je gagne – via un pourcentage sur la vente des billets ou sur le cachet des artistes – dans le développement des projets et de la structure. J’ai d’ailleurs déjà pu recruter une personne. Mais je ne vise pas de réels bénéfices avant 2024.”
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