Tripeez, un smartphone à la place du pouce

Produit 100 % belge, Tripeez a été lancée sur les magasins d’applis à la mi-mai. Elle réinvente l’auto-stop en ajoutant une solide couche de sécurité et un partage de frais. Une façon de covoiturer sans avoir à planifier.

Dnos jours, la mobilité durable est au centre des préoccupations. Tout est fait pour privilé­gier les modes de déplacement plus respectueux de l’envi­ronnement comme le train, le vélo ou la trottinette. Il n’est demeure pas moins qu’à certains moments, la voiture demeure incontournable. Pour autant, et le succès des locations de courte durée ou des voitures partagées le démontre, posséder une voiture n’est pas toujours une nécessité toute l’année. Parallèlement, les embouteillages monstres avec, souvent, un seul conducteur à bord démontrent qu’en matière de covoiturage, il y a encore beaucoup de travail à faire.

Covoiturage pas cher

C’est là qu’intervient Tripeez, une appli 100 % belge lancée sur les magasins d’applis à la mi-mai et déjà disponible dans 40 pays. Tripeez (prononcez tripizz) est une contraction de trip et d’easy pour “voyage facile”. L’application part du principe que, contrairement aux services offerts par BlaBlaCar, par exemple, les gens ne planifient pas forcément leurs déplacements, ne vont pas forcément au même endroit au même moment mais peuvent voyager dans la même direction.

“C’est une vieille idée de 2015 que je viens de relancer, à titre de projet personnel sur fonds propres, au terme de neuf mois de développement, confie Yves Poletti, actif dans l’édition de magazines et le développement de sites internet et d’applis depuis plus de 30 ans. C’est clai­rement une version moderne de l’auto-stop où le pouce est remplacé par le smartphone. Celui du demandeur appelé tripper, qui attend au bord de la route, arbore un fond orange avec une flèche et peut être reconnu par un conducteur appelé trippist dont le fond d’écran du smartphone est vert s’il accepte des passagers.”

Le business model est simple : Tripeez prend une commission de quelques cents au départ d’un tarif au kilomètre défini à l’avance. “Pour la Belgique, le tarif est de 16 cents par km pour les trajets de moins de 50 km, poursuit Yves Poletti. Cela descend à 13 cents pour les voyages plus longs. Cela devient encore plus intéressant si on fait du tripping à plusieurs puisque la majoration n’est que de 15 % par personne supplémentaire. Un Bruxelles-Paris coûte 40 euros tout seul, 46 euros à deux. Le tarif est le même peu importe le style de voiture. Afin d’éviter de compliquer le jeu d’autant qu’il faut définir le prix pour tous les pays, nous avons opté pour une voiture moyenne comme une Golf, une Fiesta ou une Clio. Je doute que nous ayons beaucoup de trippists qui roulent en Ferrari ou en Rolls !”

Le paiement se fait dans l’appli via Stripe. Viva Wallet et PayPal seront ajoutés sous peu. Evidemment, contrairement à l’auto-stop, Tripeez a ajouté une solide dose de sécurité : tous les utilisateurs sont dûment enregistrés et cotés par leurs compagnons de route et il est possible de partager sa position en temps réel sur les réseaux sociaux. Une belle idée qui permet aux uns de diminuer leurs frais de voiture et aux autres de voyager à coût abordable.