Treez récompense l’engagement des suiveurs
La start-up liégeoise Treez a imaginé une appli de gamification de l’interaction entre les influenceurs et leur public. Elle propose un changement de paradigme en valorisant chaque clic, chaque partage ou chaque commentaire.
Même s’ils sont de plus en plus dans le collimateur du fisc ou des régulateurs, les influenceurs ont développé une industrie qui pèse aux alentours des 20 milliards de dollars. Un solide gâteau qui n’est aujourd’hui absolument pas partagé avec ceux sans qui ils n’existeraient pas : les suiveurs (ou followers). C’est à ce niveau que vient s’insérer Treez.
Cette appli a été lancée en novembre par deux entrepreneurs liégeois : Raice Felho, ancien consultant financier qui sort de deux années dans la division Cloud d’Amazon (AWS), et Antonio Wilson qui, après avoir revendu la société logistique qu’il avait créée à Liege Airport, s’est lancé dans l’entrepreneuriat multiple avec une société de vente de vêtements écoresponsables pour bébés, une agence digitale de community management et une entreprise de location de vêtements de luxe.
Avec Cécile Cordier, une spécialiste française de marketing digital, les deux amis d’enfance ont mis au point une appli de gamification des relations entre les utilisateurs et les influenceurs. Sur la base d’un investissement de départ de 150.000 euros réalisé sur fonds propres, elle entend devenir une référence dans le référencement de créateurs de contenus à l’échelle européenne.
Mais comment ça marche ? “L’idée est de récompenser les interactions sociales de manière amusante et tangible, explique Raice Felho. Les utilisateurs doivent accomplir des missions, en lien avec des créateurs de contenu. De la sorte, ils gagnent des Treez, notre monnaie virtuelle, et des badges. Les gains, en fonction du degré de fidélité, peuvent être échangés contre des bons ou des cadeaux. Treez doit demeurer au niveau du jeu trivial et ne pas déboucher sur de l’addiction. Nous avons dès lors volontairement limité le nombre de missions à 10 par jour.”
Miser sur la circularité
Pour leurs cadeaux, vu l’expérience d’Antonio Wilson dans la logistique liégeoise, Treez propose, entre autres, de valoriser les énormes invendus de l’e-commerce (Amazon, Temu, Shein, etc.) qui dorment dans des entrepôts de Liege Airport et qui, en vertu d’une récente législation européenne, ne peuvent plus être détruits. Quant aux influenceurs, ils ne paient pas pour être référencés mais sont choisis sur base de leur intérêt, de leur créativité, de leur contenu (pas question de faire de la politique !) et de leur classement sur des plateformes comme Hypeauditor. Quant au business model derrière Treez, il doit encore être affiné.
“Le but initial n’était pas de gagner de l’argent mais de tester l’appli dans le public, poursuit Raice Felho. Avec 70.000 utilisateurs depuis le lancement, nous avons prouvé, en Belgique et en France, qu’il y avait un intérêt. Les 18-34 ans sont perdus pour la télé et il faut aller les chercher sur TikTok et Instagram ou les rapatrier de Snapchat vers ces deux applis, où les marques sont présentes. Désormais, nous allons proposer notre solution aux marques, aux agences d’influence et aux PME. Elles ont des budgets pour la publicité et l’influence et nous avons l’attention des utilisateurs.”
150.000 euros – L’investissement, sur fonds propres, nécessaire pour le développement de la plateforme dans son état actuel.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici