Protège ton verre dans les bars
Claire de Geradon, droguée dans une soirée en 2019, et Bruno de Fauconval ont imaginé Gobelock, un système anti-intrusion qui ferme les gobelets tout en autorisant les à-fonds prisés dans le monde estudiantin. Le crowdfunding est en cours.
Il est des sujets plus brûlants que d’autres. Il y a une dizaine de jours, Joël Guerriau, sénateur, était mis en examen par la justice française pour avoir glissé de l’ecstasy dans la flûte de champagne de Sandrine Josso, députée et “amie”. Chez nous, après une accalmie d’un an, la page Instagram de Balance Ton Bar vient de reprendre du service après une étrange histoire de drogue et de trou noir vécue par deux amies dans un bar proche de la Grand-Place de Bruxelles et le sous-sol d’un night-shop voisin. La même mésaventure est arrivée en 2019 à Claire de Geradon dans une soirée estudiantine à Namur.
“Deux amis m’ont heureusement ramenée en lieu sûr, raconte-t-elle. Je n’ai subi ni vol ni viol. J’en ai été quitte pour une solide gueule de bois pendant deux jours mais surtout un profond sentiment de honte de m’être fait avoir par un prédateur. Ce même sentiment de honte qui fait qu’on ne porte pas plainte. Mais quand on est prête à le faire, il est trop tard car la drogue a disparu de ton sang et de tes urines.”
Si la publicité autour du sujet incite de nombreuses femmes à désormais faire très attention, il n’est pas toujours simple de passer la totalité d’une soirée avec la main sur son verre. Son histoire traumatique, Claire de Geradon l’a donc transformée en une chouette idée qui remplit un vrai rôle social: Gobelock, système anti-intrusion qui se place sur un gobelet et permet de l’occulter complètement. En plastique recyclé, il s’ouvre et permet de boire son verre normalement et même de faire un à-fond dans une soirée estudiantine!
Travail de fin d’études
“Jusqu’ici, les systèmes proposés ressemblaient à des chaussettes qui ne laissaient la place qu’à une paille. Pas pratique pour tout! Gobelock, outre l’aspect anti-intrusion, permet aussi, par exemple, de ne pas perdre une partie du contenu quand on paie une tournée dans un festival ou quand on se déplace dans ce même festival. Gobelock a fait l’objet de mon TFE lors de mes études de marketing à Hénallux et fut mon entreprise fictive. Bruno de Fauconval, qui m’a sauvée lors de cette fameuse soirée de 2019, a lancé Gobelock avec moi et modélisé les premiers prototypes imprimés en 3D. Ils ferment parfaitement les gobelets recyclables Ecocup 30 utilisés dans la plupart des événements.”
Abrité par LinKube, l’incubateur étudiant de la province de Namur, Gobelock, sur base d’une étude de marché réalisée dans le cadre du TFE et largement positive, a testé ses différents prototypes in situ, entre autres cet été auprès des festivaliers d’Esperanzah!. Forts de leur relation avec 1Point61, une agence de design industriel namuroise, Claire et Bruno, désormais salariés tous les deux par ailleurs, viennent de lancer un crowdfunding auprès de Cilo, la plateforme namuroise d’initiatives locales. Ils espèrent récolter 15.000 euros pour lancer l’industrialisation de leurs gobelocks via injection de plastique recyclé. Les débouchés sont nombreux: festivals, universités, hautes écoles, cercles estudiantins, etc. Ils cherchent aussi des revendeurs qui mettraient le produit à la disposition de tous.
15.000 euros ,
L’objectif recherché pour le crowdfunding lancé sur la plateforme Cilo et qui se termine le 16 décembre.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici