Pour Nutrinomics, la santé passe par l’assiette
La start-up Nutrinomics valorise l’importance de la nutrition dans le suivi de patients atteints de cancer et de maladies chroniques et dans la prévention des maladies cardiovasculaires.
L’alimentation joue un rôle essentiel sur notre bien-être physique et émotionnel. Paradoxalement, elle n’est pas toujours prise en compte lors du traitement de maladies. Or, la malnutrition peut entraver l’efficacité d’un traitement. Elle serait même à l’origine de 10 à 20% des décès de patients atteints du cancer. Un sujet qui interpelle depuis l’adolescence Stéphanie Roland, ingénieure biochimiste. “J’ai perdu ma mère des suites d’une leucémie quand j’avais 15 ans. Malgré l’abondance de la littérature scientifique existant sur le sujet, la nutrition n’a pas été abordée durant son traitement.”
Rien d’étonnant à ce que la jeune femme décide quelques années plus tard de lancer elle-même un projet visant à valoriser le rôle de la nutrition dans le suivi de pathologies, et ce aussi bien auprès du corps médical que des patients eux-mêmes. Formée à l’entrepreneuriat durant ses études, elle crée en 2020 Nutrinomics, start-up healthtech, grâce à une levée de fonds de 200.000 euros, entre autres auprès de BlueHealth Innovation Fund, un fonds spécialisé dans le domaine des technologies de la santé. Une seconde, de 550.000 euros, a eu lieu l’an dernier auprès de Mensura, service de prévention et de protection au travail, des accélérateurs imec.istart et Digital Attraxion, finance&invest.brussels et de business angels. “Tous nos fonds sont investis dans le développement technologique, très coûteux, et dans le marketing”, précise l’entrepreneuse.
4.99 euros
L’abonnement mensuel de base à l’application Zest.
Concrètement, le travail de Nutrinomics, dont l’équipe se compose actuellement de six personnes (nutritionnistes, ingénieurs, experts IT) à temps plein ou partiel, tous salariés, basées en Belgique et à l’étranger, se divise en deux axes. Le premier est la recherche, avec la participation à des études avec des experts de la santé. “Par exemple, nous travaillons avec le projet européen Oncodir sur l’importance de la nutrition dans la lutte contre le cancer du côlon, et avons soumis avec la VUB un projet pour une étude sur l’impact de l’alimentation sur les douleurs chroniques.” Le deuxième axe est l’accompagnement des patients avec Zest, une application qui offre un support thérapeutique personnalisé de nutrition aux patients diagnostiqués et en cours de traitement.
Du gratuit au payant
“Des algorithmes combinent les dernières recherches en matière de douleurs chroniques, cancer, diabète, pathologies cardiovasculaires, et de nutrition avec l’analyse des données des patients afin qu’on délivre des recommandations concrètes et ciblées. A l’origine, nous proposions une plateforme gratuite, consultée alors par un peu plus de 3.000 personnes. Depuis quelques mois, nous l’avons muée en application payante, avec un abonnement de base de 4,99 euros par mois. Et des formules plus personnalisées, à 14,99 et 39,99 euros. Evidemment, le nombre d’abonnés a baissé lorsque nous sommes passés au payant, mais parmi ceux qui ont opéré la bascule, beaucoup se connectent plusieurs fois par semaine. Nous espérons donc rapidement toucher autant de gens que via la plateforme gratuite. Pour être rentables, nous devons atteindre les 3.500 inscriptions. Vu les retours, nous sommes optimistes .” Pour mieux se faire connaître, Nutrinomics noue notamment des partenariats avec des hôpitaux, des mutuelles et des associations, offrant des abonnements à l’essai.
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