La start-up belge Bloomlife lève 12,2 millions

Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

La start-up belgo-américaine Bloomlife, spécialisée dans le suivi des grossesses à domicile, vient de lever 12,2 millions de dollars pour accélérer son développement sur les deux continents où elle est active.

La levée de fonds, clôturée fin août, s’est faite des deux côtés de l’Atlantique. Kapor Capital, basée dans la Silicon Valley et centrée sur l’impact social, a « leadé » la levée du côté américain, tandis qu’en Belgique, c’est Noshaq qui a pris le relais, à côté de Wallonie Entreprendre. Bien que l’entreprise soit inscrite aux États-Unis, 70 % de son activité se déroule en Belgique, notamment en ce qui concerne la recherche et développement (R&D). C’est d’ailleurs en Belgique qu’elle compte la majorité de son personnel : 15 de ses 22 personnes.

Cette levée permettra à Bloomlife de poursuivre son objectif : offrir un suivi à distance plus efficace des grossesses à risque, grâce à un dispositif médical connecté.

Cette levée de fonds intervient dans un contexte où les investisseurs sont de plus en plus exigeants, comme l’explique Julien Pender, cofondateur de l’entreprise. En effet, depuis 2022, les investisseurs sont plus regardants sur le modèle économique et le “product-market fit” des start-up, ce qui rend la tâche plus difficile pour les jeunes entreprises comparé à 2020, lorsque Bloomlife avait déjà levé 6 millions de dollars.

Renforcer ses équipes

Cet apport d’argent frais doit permettre à Bloomlife de renforcer ses équipes pour assurer le démarchage commercial auprès des centres hospitaliers avec qui la jeune pousse travaille. Ce sont eux qui, via leurs médecins, prescrivent Bloomlife à leurs patientes. Au fil des années, Bloomlife a, en effet, fait évoluer son modèle d’affaires, passant du B2C (vente directe aux consommatrices) à un modèle B2B2C (partenariat avec les centres de soins), plus stable et récurrent. Ce changement a séduit les investisseurs, car il permet à l’entreprise de s’appuyer sur un flux de revenus plus prévisible. Au lieu de vendre directement aux patientes, Bloomlife collabore désormais avec des hôpitaux et des médecins, qui prescrivent l’utilisation de leurs dispositifs. Cette approche rendue possible depuis l’agrément accordé par la FDA (le gendarme américain de la santé) permet également de garantir que les services sont remboursés par les assurances, réduisant ainsi le coût pour les patientes. Bloomlife a récemment signé quelques contrats majeurs, notamment le plus grand réseau de suivi des grossesses à risque en Arizona et avec deux autres grands centres, encore gardés secrets.

Les fonds levés seront principalement utilisés pour trois objectifs majeurs : élargir la base de clients (hôpitaux et centres médicaux) et proposer de nouveaux services comme le monitoring fœtal. Bloomlife cherche à obtenir des codes de remboursement pour ces nouveaux services, une condition essentielle pour leur adoption par les hôpitaux.

L’objectif de Bloomlife est d’atteindre un million de dollars de revenu récurrent annuel d’ici l’année prochaine et la rentabilité d’ici mi-2026. La start-up prévoit également de doubler la taille de son équipe d’ici là pour répondre aux besoins croissants en matière de production et de déploiement de ses dispositifs médicaux.

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