La montre qui peut vous sauver la vie
C’est une première et c’est du belge: une montre connectée par satellite, à prix abordable, qui permet de vous localiser où que vous soyez et d’alerter les secours en cas de danger.
Qui a vu le film 127 heures, relatant l’accident d’Aron Aalston coincé sous un rocher au fond d’un canyon, y aura pensé: “S’il avait été localisable, il aurait pu être sauvé rapidement”. Un sentiment que comprend fort bien Hadrien Dorchy, cofondateur et CEO d’O-Boy. Cet ex-avocat, épris d’aventures extrêmes, a lui-même échappé de peu à la mort. En 2015, alors qu’il fait de la planche à voile au Cap-Vert, l’aileron de sa planche le lâche et il se retrouve loin du rivage, sans moyen de contacter qui que ce soit. Par chance, il a été secouru par des plongeurs dont le bateau a croisé sa route. “Si j’avais eu mon téléphone, il n’aurait probablement capté aucun signal pour me permettre d’appeler à l’aide, explique l’entrepreneur. Après cela, j’ai décidé que je ne prendrais plus jamais de tels risques sans un solide plan de secours. J’avais besoin d’un appareil fiable, conçu pour tous les types d’aventures, absolument partout sur la planète, et que je pourrais juste porter à mon poignet. Mais je n’ai pas trouvé la solution que je cherchais.”
Alors Hadrien Dorchy l’a créée… “Après plusieurs années à exercer le droit et à l’enseigner, j’avais envie de changer de voie et je suis allé suivre des cours de business à Los Angeles, explique-t-il. Pour mon MBA, j’ai dû présenter une idée de start-up avec un business plan. C’est là que j’ai proposé une satellite rescue watch, une montre résistante à l’eau, à la poussière, aux chocs, etc. qui soit également un appareil de géolocalisation par satellite. Mon professeur était si emballé qu’il m’a convaincu de vraiment lancer O-Boy.”
Nous sommes alors en 2018 et Hadrien s’adjoint les services d’un chief technical officer, le physicien Antonin Rovai. “On a d’abord levé 50.000 euros auprès d’un business angel, 50.000 autres via le W.IN.G., fonds d’investissement wallon pour les start-up numériques. Cela nous a permis de créer un proof of concept, puis on a levé des nouveaux fonds un peu partout dans le privé et le public pour élaborer plusieurs prototypes successifs, toujours plus avancés. On a dépensé à ce jour quelque 2 millions d’euros.” Jusqu’au lancement des 1.000 premiers modèles en avril dernier, au prix de 399 dollars pièce (sur lequel peu de bénéfices sont réalisables actuellement).
Objectif: 10.000 unités
“On a lancé un kick-starter l’an passé, via lequel on a prévendu 250 montres. On travaille actuellement sur la vente des 750 montres restantes. L’an prochain, on mise sur une production de 10.000 unités. On entame donc une grande phase de prospection.” Le public visé? Les aventuriers et sportifs de l’extrême, “des gens cools qui ne sont pas nécessairement aisés financièrement”.
A préciser que trois services, à différents tarifs, sont disponibles autour du dispositif. Get Me vous permet de communiquer vos coordonnées satellite à vos proches. Track Me offre un service de géolocalisation simple, pour que le parcours soit suivi par des tiers, par exemple. Quand à Rescue Me, il comprend un service d’envoi d’un SOS au Centre de coordination des opérations d’urgence, basé aux Etats-Unis, qui enverra alors une équipe de secours, et une assurance search & rescue qui couvre jusqu’à 100.000 euros pour les frais de sauvetage, par hélicoptère le cas échéant.
399 dollars
Le prix de la rescue watch O-Boy, auquel il faut ajouter les frais d’abonnement aux différents services proposés.
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