Le conseil d’administration du Sporting d’Anderlecht a accepté ce vendredi, à l’unanimité, la démission de son président Wouter Vandenhaute avec effet immédiat. Une victoire symbolique pour les supporters des Mauves, mais une décision qui laisse surtout le club face à un double défi : rétablir la confiance en interne et retrouver une trajectoire crédible.
C’est une page qui se tourne, mais pas encore le début d’un nouveau chapitre. Réuni ce vendredi dans un lieu tenu secret, le conseil d’administration du Sporting d’Anderlecht a acté la démission de Wouter Vandenhaute, président club depuis 2020 et actionnaire minoritaire via sa société Mauvavie.
L’homme d’affaires flamand, fondateur de la maison de production audiovisuelle Woestijnvis, n’a pas assisté à la réunion dont l’issue était connue d’avance : après la défaite dimanche dernier face à l’Union Saint-Gilloise et le désaveu public de l’actionnaire majoritaire Marc Coucke, le départ de Vandenhaute n’était plus qu’une formalité.
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Pas de nouveau président
« Le Conseil d’administration tient à remercier Wouter Vandenhaute pour son engagement au cours des dernières années et il nommera un nouveau président en temps voulu », a indiqué le club dans un communiqué.
Dans l’immédiat, la gouvernance du Sporting d’Anderlecht sera assurée par un trio opérationnel – Tim Borguet (CEO Sports), Isabelle Vanden Eede (CEO Non-Sports) et Tim Vanheuverzwijn (CFO) – placé sous le contrôle direct du conseil d’administration. Une formule qui a l’avantage de garantir la continuité, mais qui ne dit rien de la stratégie future. Car la question centrale reste entière : qui incarnera la relance d’un club qui peine à concilier ambitions sportives, contraintes financières et attentes des supporters ?
Bilan mitigé
Le bilan de Wouter Vandenhaute reflète cette tension permanente. Sportivement, le club a retrouvé une timide compétitivité – deux finales de coupe, un podium en championnat – sans pour autant renouer avec sa tradition de titres. La saison actuelle illustre cette frustration : élimination prématurée des compétitions européennes et un début de championnat de Pro League en demi-teinte.
Sur le plan interne, le mandat Wouter Vandenhaute a aussi été miné par les départs de figures clés et des relations difficiles avec son actionnaire majoritaire. Résultat : une présidence perçue comme brouillonne, incapable d’apaiser les critiques répétées des supporters.
L’énigme Coucke
Reste à savoir quel rôle jouera Marc Coucke dans les prochaines semaines. Actionnaire principal, il a publiquement accéléré la sortie de Wouter Vandenhaute, mais souhaite-t-il pour autant reprendre les rênes de manière active ou bien s’effacer derrière une nouvelle figure plus consensuelle ?
Pour l’instant, rien n’indique que la structure actionnariale soit prête à accueillir un profil extérieur fort, capable d’imposer une vision à long terme. Cette ambiguïté alimente le sentiment que le départ de Vandenhaute n’est donc qu’une étape claire dans une recomposition encore floue.
Casse-tête financier
Au-delà des querelles de personnes, le Sporting d’Anderlecht reste toutefois confronté à un problème de fond : sa fragilité économique. En novembre dernier, le club a enfin présenté des résultats financiers dans le vert pour la saison 2023-2024 (les premiers bénéfices sous l’ère Coucke !), mais il reste toujours dépendant de la valorisation et de la revente de ses jeunes talents, un modèle qui a ses limites quand les résultats sportifs ne suivent pas, surtout sur la scène européenne.
La gouvernance collégiale annoncée ce vendredi rassure sur la continuité, certes, mais elle ne répond pas à cette question clé : quelle stratégie et surtout quelle capacité financière permettront au Sporting de redevenir le club qui incarnait jadis une équipe forte et crédible, non seulement en Belgique, mais surtout à l’échelon européen ?
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