Sortie du nucléaire : combien de centrales au gaz seront encore nécessaires ?
Avant que la décision sur la sortie du nucléaire ne soit prise, deux centrales à gaz devaient couvrir la fermeture de sept réacteurs nucléaires. Maintenant que le gouvernement a décidé de maintenir deux réacteurs nucléaires plus longtemps, combien de ces centrales sont encore nécessaires ?
Après l’accord du gouvernement de maintenir les réacteurs de Doel 4 et Tihange 3 en service plus longtemps, deux nouvelles centrales électriques au gaz sont encore nécessaires. Cela semble à double tranchant, mais ce n’est pas le cas. Les gestionnaires de réseaux de transport européens tiennent compte du fait que la production des centrales nucléaires n’est plus garantie comme auparavant. Par exemple, un cinquième du parc nucléaire français est actuellement hors service.
En outre, les deux réacteurs nucléaires auront principalement un impact sur les centrales à gaz existantes. Dans le cadre du mécanisme de rémunération de capacité (MRC), le système par lequel les capacités de production nouvelles et existantes peuvent entrer en concurrence pour obtenir un soutien, il y a deux ventes aux enchères pour chaque hiver : l’une quatre ans à l’avance, l’autre l’année précédente.
Négociations difficiles avec Engie
Le volume de la capacité nécessaire dans cette dernière enchère diminuerait considérablement en raison de la prolongation de la durée de vie des deux réacteurs nucléaires. En conséquence, les centrales électriques au gaz les plus anciennes et les moins efficaces, notamment, seront évincées du marché. De plus, les chances d’obtenir une troisième nouvelle usine à gaz supplémentaire semblent sérieusement hypothéquées.
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Même si l’allongement de la durée de vie n’est pas encore un chemin bien tracé, l’Europe, qui a approuvé le CRM à la condition de la sortie du nucléaire, pourrait se laisser convaincre de faire preuve de souplesse en raison de la guerre en Ukraine. Des négociations avec Engie sont également encore nécessaires. En reportant la décision pendant des années, la Belgique s’est placée dans une position de négociation difficile.
En outre, les commandes d’urgence de carburant et d’équipements coûtent toujours plus cher, ce qui pèsera sur le prix de la prolongation de la durée de vie. En attendant, tout le monde part du principe que les réacteurs nucléaires ne seront pas prêts avant l’hiver 2026-2027 au plus tôt. La décision tardive du gouvernement de prolonger les centrales nucléaires les plus récentes implique qu’elles ne seront prêtes qu’en 2027, confirme le CEO d’Engie Belgique, Thierry Saegeman, qui s’est exprimé en ce sens lors d’un débat avec le quotidien De Tijd.
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