Solvay se scinde en Syensqo et… Solvay
La scission sera officialisée lors d’une assemblée générale en décembre. Les deux sociétés indépendantes seront cotées.
Les noms de code étaient EssentialCo et SpecialtyCo. La première se concentrera sur les solutions scientifiques qui améliorent la vie quotidienne et préservent la planète. Cela va de la purification de l’air et de l’eau aux produits de santé ou à la fabrication de pneus plus durables. Cette nouvelle entité s’appelera tout simplement Solvay. « Il n’y avait pas d’autre choix possible, a commenté la CEO Ilham Kadri, lors d’une conférence de presse. C’est un héritage de 160 ans. »
Ce nouveau Solvay regroupera des technologies qui ont fait la force du groupe, notamment, notamment Soda Ash, Peroxides, Silica, Coatis et Special Chem, qui ont généré environ 5,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires net en 2022 (40% de l’ensemble).
Syensqo ?
La dénomination de l’autre entité s’appuie également sur les racines du désormais ex-Solvay. Syensqo fait en effet référence à un congrès scientifique mondial organisé en 1911 par Ernest et Alfred Solvay et auxquels participaient notamment Albert Einstein et Marie Curie. Ce congrès avait posé les bases de la physique quantique, d’où le « Q » de Syensqo. « Ce sont les explorateurs, celles et ceux qui imagineront les innovations scientifiques de rupture », résume Ilham Kadri. Syensqo regroupera les activités innovantes dans les polymères, les matériaux composites ainsi que bien entendu dans les batteries ou l’hydrogène vert. Les métiers de Syensqo ont généré environ 7,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires net en 2022.
« Nous proposons à la fois des produits essentiels à la société et des produits destinés à innover, expliquait Ilham Kadri à Trends-Tendances en mars dernier. Les deux ont une logique d’investissement différente. Nous devions donc trouver un modèle différent pour faire fonctionner le tout. ” Solvay doit générer du cash, en misant notamment sur la gestion des coûts, tandis que Syensqo doit apporter la croissance à l’ensemble. La première prolongera l’actuelle politique de dividende (« stable ou croissant ») de l’entreprise, la seconde privilégiera le réinvestissement des bénéfices pour rester à la pointe de l’innovation. Le dividende pour l’exercice 2023 sera assumé par les deux entités (60% pour Solvay, 40% pour Syensqo). Solvay émettra des nouvelles obligations à concurrence d’environ 1,5 milliard d’euros, après la séparation.
La scission de l’entreprise doit être officialisée lors d’une assemblée générale prévue en décembre. D’ici là, les équipes de direction et les CA des deux nouvelles entreprises auront été composés. « Nous aurons beaucoup de personnes issues de l’intérieur de l’entreprise », a précisé la CEO qui n’a pas souhaité annoncer déjà quelle serait sa propre position.
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