Lorsqu’on démarre en tant qu’indépendant, on a souvent tendance à remettre la facturation à plus tard. Pourtant, une gestion fluide de ce processus est indispensable pour garantir la pérennité et la solidité financière de son activité.
Bert Dehu et Heike Vanderbeken, experts-comptables chez le cabinet d’audit et de conseil Vandelanotte, partagent leurs recommandations sur la manière dont un petit indépendant peut simplifier son administration et limiter les erreurs.
Pourquoi la facturation est-elle un défi pour les starters ?
“Beaucoup manquent de temps”, explique Bert Dehu. “Les indépendants se concentrent sur leur cœur de métier, pas sur l’administratif. Résultat : ils reportent la facturation, ce qui entraîne souvent des négligences. Certaines prestations sont oubliées ou mal facturées.”
Heike Vanderbeken souligne également la complexité réglementaire : “Quel taux de TVA appliquer, 6 % ou 21 % ? Doit-on recourir à l’autoliquidation ? Quelles mentions légales sont obligatoires sur la facture ? Pour un débutant, c’est une vraie jungle.”
Outils numériques
Réaliser sa facturation manuellement avec Word ou Excel augmente considérablement le risque d’erreurs. “Il arrive souvent que la numérotation des factures ne soit pas correcte. Or, la loi impose une numérotation unique, chronologique et continue”, rappelle Vanderbeken. Des erreurs de calcul de TVA surviennent également, sans parler des fautes liées au copier-coller de données clients.
Les solutions digitales comme Iniflow apportent une réponse. “Les factures y sont automatiquement numérotées et les contrôles logiques intégrés réduisent les risques d’erreurs”, explique Vanderbeken. Dehu ajoute : “Pour un indépendant qui veut se concentrer sur son business et limiter le temps consacré à son back-office, ces outils offrent un gain considérable en temps et en productivité.” Certaines solutions permettent même d’automatiser les factures récurrentes grâce à une fonction d’abonnement.
Avec l’offre pléthorique d’outils, il est crucial de cibler ses priorités. “Établissez une liste de critères indispensables pour votre logiciel de facturation ou votre e-shop”, conseille Dehu. “Évitez les achats impulsifs. Vérifiez que l’outil répond à vos besoins, correspond à votre budget et qu’il sera viable sur le long terme.”
L’e-facturation obligatoire dès 2026
À partir de 2026, l’e-facturation via le réseau Peppol deviendra obligatoire pour toutes les transactions B2B en Belgique. “Ne tardez pas à vous y préparer”, alerte Dehu. Les indépendants qui facturent encore via Word doivent passer dès maintenant au numérique. Vanderbeken conseille aussi d’identifier son Peppol Access Point, afin de garantir l’envoi et la réception corrects des factures.
Le rôle clé de l’expert-comptable
“L’expert-comptable est la pierre angulaire de cette transition digitale”, insiste Dehu. “Il peut évaluer vos besoins de façon neutre et veiller au respect de vos contraintes budgétaires”, complète Vanderbeken.
Demander conseil à son comptable et s’appuyer sur lui pour choisir les bons outils permet de garder une facturation simple, conforme et efficace — et de se concentrer sur l’essentiel : développer son activité.