Alors que la Belgique reste la championne du monde en matière de fiscalité du travail, un segment du marché continue de battre des records: celui des étudiants jobistes. Leur salaire n’aurait ainsi jamais été aussi élevé, selon une étude de l’UCM.
En 2024, ils étaient 640.608 jeunes à avoir travaillé en tant qu’étudiants, soit près de 100.000 de plus qu’en 2018. Au total, ils ont ainsi occupé 1.039.047 jobs, ce qui signifie qu’un étudiant avait en moyenne 1,62 occupation sur son année. Derrière cette progression, une réalité économique: les étudiants ne sont plus seulement une main-d’œuvre d’appoint, ils jouent désormais un rôle structurel dans l’emploi. C’est ce qui ressort des dernières données de l’ONSS analysées par UCM.
Une main-d’œuvre flexible… mais mieux rémunérée
En moyenne, un étudiant a perçu 3.271,21 euros bruts en 2024, l’équivalent d’un salaire horaire de 14,85 euros, contre 11,88 euros en 2018. Cette évolution semble témoigner d’une tension croissante sur certains secteurs, notamment dans l’Horeca, le commerce, et surtout l’intérim. Dans ce dernier secteur, par exemple, les étudiants représentent 34% des contrats enregistrés, preuve que ce canal est devenu un “véritable vivier” pour combler des missions que le marché classique ne parvient plus à satisfaire rapidement.
Les entreprises n’hésitent plus à proposer des rémunérations plus attractives pour capter cette main-d’œuvre volatile, mais précieuse. Cela pourrait placer les jeunes dans une position de négociation de plus en plus favorable. “On constate que de plus en plus d’entreprises ont recours à des étudiants en Belgique”, confirme Line Poismans, Legal Manager au Secrétariat social UCM. “Il s’agit d’une main-d’œuvre idéale pour absorber les pics d’activité, par exemple pendant les vacances.”
Jeunes, mobiles et concentrés en Flandre
Quand on s’intéresse plus en détail à leurs profils, on constate que plus de six étudiants sur dix avaient moins de 20 ans (62 %) et 88 % moins de 24 ans. C’est la tranche d’âge 18-20 qui est la plus représentée (38,2 %), devant les 15-17 et les 21-23.
Autre indice intéressant : 60,4% des étudiants jobistes sont domiciliés en Flandre, contre 27,4% en Wallonie et 9,1% à Bruxelles. Les employeurs flamands seraient-ils plus prompts à recourir à des formes de travail flexibles? Ces chiffres semblent le suggérer.
“En offrant une première expérience professionnelle aux jeunes, les entreprises jouent un rôle essentiel dans leur formation et leur insertion sur le marché du travail”, se réjouit Line Poismans. Et de conclure: “Nous sommes particulièrement satisfaits des réformes 2025 concernant le travail des étudiants, car nous étions à l’origine de ces demandes.”
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