Safran Aero Boosters crée une nouvelle usine à Marchin et une centaine d’emplois
La société liégeoise Safran Aero Boosters, spécialisée dans la production d’éléments de moteurs aéronautiques, a annoncé lundi soir la création d’une nouvelle usine d’aubes de compresseur, qui s’installera à Marchin (province de Liège). Cet investissement de 50 millions d’euros devrait entraîner la création d’une centaine d’emplois, selon le CEO de l’entreprise, François Lepot.
Le nouveau site industriel sera dédié à la production d’ailettes de compresseur en titane, destinées notamment au réacteur LEAP, conçu par le consortium CFM International détenu à 50/50 par le groupe français Safran Aircraft Engines et l’Américain General Electric. Ce type de réacteur est monté, dans différentes versions, sur les avions court à moyen courriers Airbus A320neo, le Boeing 737 MAX et l’appareil C919 du chinois Comac.
Le capital de la nouvelle société, qui s’appellera Safran Blades, sera détenu à 56% par Safran Aero Boosters et à 22% par la Société fédérale de Participations et d’Investissement (SFPI, le bras financier de l’Etat fédéral) avec une participation équivalente de la Société régionale d’investissement de Wallonie (SRIW), a expliqué le CEO de l’entreprise, François Lepot. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse à Herstal, siège de SAB, aux côtés du secrétaire d’Etat à la Relance et aux Investissements stratégiques, Thomas Dermine (PS), et du ministre wallon de l’Économie, Willy Borsus (MR).
La nouvelle usine s’installera sur une friche industrielle qui appartenait au groupe sidérurgique ArcelorMittal. Ce “centre d’excellence” de 10.000 m2 devrait commencer à produire des ailettes de compresseur (“blades”, en anglais) fin 2024 et être pleinement opérationnel en 2025, en employant une centaine de personnes – en plus des 1.500 employés à Herstal -, qui produiront plus de 2.000 aubes par jour. De 500 à 600 de ces pièces de haute précision sont montées sur chaque compresseur basse pression d’un réacteur d’avion commercial comme le LEAP (“Leading Edge Aviation Propulsion”).
L’ancien site sera complètement remis à neuf en y intégrant les meilleures technologies industrielles de Safran pour répondre au plus haut standard mondial. Alliant l’automatisation, un personnel hautement qualifié et les technologies digitales les plus avancées, l’usine 4.0 assurera également en temps réel un contrôle qualité innovant et autonome à chaque étape critique de la fabrication, selon SAB.
Le site est aussi conçu pour être au meilleur standard en termes de développement durable avec notamment une réduction significative des consommations d’énergie et d’eau ainsi qu’un recours aux énergies renouvelables (panneaux solaires, turbines hydrauliques, etc.).
Tant M. Dermine que M. Borsus ont salué cette initiative de “réindustralisation” en Wallonie, alors que ces aubes sont actuellement produites en Chine – avec tous les risques géopolitiques que cela entraîne – au Canada, en France et en Israël.
“On est et on veut rester champion du monde” dans notre secteur tout en contrôlant la sécurité d’approvisionnement”, a souligné M. Lepot devant les responsables politiques présents.
“Nous sommes très fiers d’annoncer aujourd’hui la création de cette usine”, a pour sa part souligné le directeur général de Safran, Olivier Andriès, cité dans un communiqué du groupe.
“Je tiens à remercier les pouvoirs publics belges et wallons pour leur soutien continu aux projets industriels et de recherche de Safran qui, par cet investissement, consolide la souveraineté de sa chaine d’approvisionnement”, a-t-il ajouté.
Safran Aero Boosters, dont le capital est détenu à 31% par la Région wallonne, selon M. Borsus, prépare la prochaine génération de moteurs à réaction, avec l’objectif de réduire la consommation de 25%.
“Nous préparons la décarbonation de l’aéronautique”, a encore souligné M. Lepot, en insistant sur l'”énorme business” que représente le remplacement des avions actuels.