Résultats semestriels en demi-teinte pour Elia qui souhaite augmenter ses tarifs
Le groupe Elia, qui gère des infrastructures de lignes haute tension en Belgique (Elia Transmission) et en Allemagne (50Hertz), a connu une diminution de ses produits d’exploitation (revenus) de 3,2% au cours du premier semestre 2023, à 1,89 milliard d’euros. Cette baisse est imputable à la diminution des revenus du groupe en Belgique (-60,3 millions) et en Allemagne (-27,1 millions). La dette du groupe s’est également creusée de plus de 900 millions d’euros.
Son résultat avant intérêts et impôts (ebit) a augmenté, pour atteindre 336,3 millions d’euros (+13,5%), soutenu par la hausse de l’ebit en Belgique (+10,0 millions) et en Allemagne (+42,4 millions). Le résultat net (ajusté) d‘Elia Group a augmenté de 7,0% pour atteindre 199,7 millions d’euros.
Au premier semestre de l’année, la société a investi 821,3 millions d’euros, en concentrant principalement ses efforts sur “la consolidation de l’épine dorsale interne des réseaux belge et allemand, le développement des infrastructures offshore nécessaires à l’intégration de quantités croissantes d’énergie renouvelable sur le réseau et à la poursuite de la digitalisation de ses infrastructures”.
Fin juin 2023, Elia Group affichait une dette financière nette totale de 5,37 milliards d’euros (+944,4 millions). “Cette augmentation est, pour l’essentiel, imputable à l’Allemagne, où les sorties de trésorerie pour le compte EEG et des surcharges similaires ont progressé”, souligne Elia.
Elia Group approvisionne 30 millions d’utilisateurs finaux en électricité et gère 19.349 km de liaisons à haute tension via ses filiales en Belgique et dans le nord et l’est de l’Allemagne.
Augmentation des tarifs
Le groupe Elia souhaite augmenter ses tarifs afin de favoriser les investissements dans ses infrastructures, fait-il savoir à l’occasion de la publication de ses résultats semestriels. Pour la période 2024-2027, Elia demande une augmentation d’environ 80% de ses tarifs de réseau.
L’entreprise souligne “la demande croissante en électricité” à laquelle elle est confrontée et le “besoin urgent d’investir dans l’infrastructure” pour y répondre. “Cependant, des inquiétudes quant aux conséquences éventuelles sur la facture du consommateur ont entraîné une réticence à agir. Cette hésitation est l’un des principaux défis que nous devons relever, vu que cela créera à terme des avantages pour les consommateurs (par exemple, une baisse du prix de gros de l’électricité)”, souligne Elia.
Le gestionnaire de lignes à haute tension pointe aussi la nécessite de “maintenir la dynamique de la transition énergétique et d’éviter tout contretemps susceptible d’entraver notre avancée vers un avenir durable.” “Dans ce contexte, il est crucial que le régulateur garantisse un rendement équitable“, poursuit Elia. Les négociations avec le régulateur fédéral de l’énergie (CREG) n’ont pourtant pas progressé mais des avancées pourraient avoir lieu à l’automne, selon une porte-parole de l’entreprise.
En Allemagne, où Elia exploite le réseau à haute tension dans le nord-est du pays par l’intermédiaire de sa filiale 50Hertz, les choses bougent. Le régulateur fédéral BNetzA souhaite passer d’un rendement fixe à un tarif variable et à une prime de risque constante pour les nouveaux investissements dans les années à venir. Pour Elia, cela signifierait un taux de rendement avant impôt passant de 5,07 à 7,09% pour 2024, “un premier pas” vers le soutien des investissements à long terme.