Taux d’emploi en Belgique: de grandes différences entre les différents groupes de population (graphiques)
La position occupée sur le marché du travail en Belgique est en général bien meilleure pour les personnes issues de l’Union européenne, selon les chiffres de Statbel.
Pour la première fois, l’office statistique belge a également pris en compte la nationalité des parents pour définir l’origine, et a lié ces données, entre autres, au taux d’emploi ainsi qu’au statut professionnel.
Matière sensible s’il en est qui demande aussi quelques nuances, reconnait Statbel, qui précise ainsi que les données proviennent d’un échantillon qui a été extrapolé. La marge d’erreur est donc un peu plus importante, précise l’office. En outre, des variables contextuelles telles que le niveau d’éducation ou la situation familiale jouent également un rôle dans la position d’une personne sur le marché du travail. Statbel plaide donc en faveur de nouvelles recherches scientifiques.
Différences entre les différents groupes
L’étude, qui analyse la situation sur une période de vingt ans (2003-2022), montre que toutes les catégories d’origine (Belgique, autre pays de l’UE, Turquie, Maghreb, Afrique subsaharienne ou autres) ont connu une amélioration au cours de ces dernières décennies en termes de taux d’emploi. Il existe cependant encore de grandes différences entre les différents groupes de population.
Le taux d’emploi des Belges de souche âgés de 20 à 64 ans est ainsi passé de 67,3% en 2003 à 75,8% en 2022. Les personnes d’origine européenne font presque aussi bien, voire mieux. Le taux d’emploi de celles provenant des “anciens” pays de l’UE comme l’Italie ou la France est en effet maintenant de 70,9%. Pour les résidents des pays les plus récents de l’UE comme la Pologne ou la Bulgarie, ce taux a même atteint 76,4%.
Le taux d’emploi des personnes originaires d’un pays extérieur à l’UE a également fortement augmenté ces vingt dernières années, selon Statbel, mais l’écart avec les Belges reste assez important. Les écarts vont d’un taux d’emploi de 58,2% pour les personnes d’origine turque (avec une forte poussée à la hausse ces dernières années, NDRL) à 54,3% pour les résidents d’Afrique subsaharienne et seulement 51,3% pour les personnes d’origine maghrébine.
Taux de chômage
Dans le même temps, le taux de chômage dans ces catégories d’origine non européenne reste également élevé, même s’il s’est amélioré au cours des 20 dernières années. Alors que le taux de chômage des Belges est passé de 6,2% en 2003 à 3,8% l’année dernière, il s’élève encore à 10% pour les résidents d’origine turque, à 16,4% pour les personnes originaires d’Afrique du Nord et à 18,6% pour les personnes originaires d’Afrique subsaharienne. Parmi les personnes originaires de l’Union européenne, le taux de chômage oscille entre 5 et 6,4%.
Grandes différences entre les hommes et les femmes
Derrière ces chiffres se cachent également de grandes différences entre les hommes et les femmes. Un phénomène assez commun à toutes les catégories d’origine est la participation accrue des femmes au marché du travail, combinée à un taux de chômage nettement inférieur qui a entraîné une augmentation du taux d’emploi des femmes beaucoup plus importante que celle des hommes, précise Statbel. Cependant, parmi les femmes âgées de 15 à 64 ans originaires d’Afrique du Nord ou de Turquie, moins de 40% ont encore un emploi. Parmi les femmes originaires d’Afrique subsaharienne, la situation est légèrement meilleure, puisque 52% d’entre elles travaillent.
Statbel a également examiné la situation de l’emploi et sa répartition entre les différentes catégories de population. Ainsi, les personnes d’origine non européenne sont beaucoup plus susceptibles d’occuper un emploi d’ouvrier et sont fortement sous-représentées dans les emplois publics. Les personnes originaires des “nouveaux” pays de l’UE sont beaucoup plus susceptibles d’être employées dans le secteur de la construction, tandis que les personnes originaires d’Afrique subsaharienne sont fortement surreprésentées dans le secteur de la santé et des services sociaux.