Selon une étude de Mensura, les travailleurs bénéficiant d’un bon équilibre vie professionnelle–vie privée sont plus résilients en situation stressante
Plus d’un Belge sur deux souffre de stress au travail ; trois Belges sur quatre parviennent à transformer ce stress en énergie positive. Un Belge sur quatre ne réussit donc pas à le faire, un chiffre qui stagne depuis plusieurs années. Les travailleurs parvenant à maintenir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée sont aussi plus résilients face à une lourde charge de travail ou à des situations stressantes.
Bien que plus de la moitié des travailleurs ressentent du stress au travail, trois quarts d’entre eux déclarent le gérer bien ou très bien. Un peu plus d’un quart d’entre eux n’y parvient pas ou peu. Ce chiffre stagne malgré les efforts des pouvoirs publics et des entreprises. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par Mensura, le plus grand service de prévention du pays, auprès de plus de 72 000 travailleurs belges. Qu’est-ce qui aide à transformer le stress en énergie positive ? Un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée et la motivation intrinsèque de bien faire son travail. « Le stress au travail n’est pas toujours négatif et ne conduit pas nécessairement au burn-out. Les responsables hiérarchiques peuvent aider leur équipe à bien gérer la pression au travail », explique Koen Van Hulst de Mensura.
Augmentation du burn-out : le stress en est-il le pivot ?
Le nombre de travailleurs en burn‑out a fortement augmenté ces dernières années. Le stress au travail en est-il le principal responsable ? C’est la question sur laquelle s’est penché Mensura, expert en prévention et bien‑être. Selon l’enquête, bien qu’un peu plus de la moitié des Belges actifs (52 %) se disent assez ou très stressés par leur travail, la plupart ne voient pas le stress comme nécessairement négatif : trois quarts (75,8 %) affirment pouvoir bien le gérer. Cela signifie qu’ils tirent de l’énergie de la satisfaction des tâches accomplies et qu’ils savent évacuer le stress après le travail. En revanche, un peu plus d’un quart n’y parvient pas et risque de souffrir de stress chronique.
« Les entreprises déploient déjà beaucoup d’efforts sur le lieu de travail pour réduire le stress et la pression. Ainsi, en tant que service de prévention, nous avons déjà reçu cette année un cinquième de demandes supplémentaires d’entreprises souhaitant mieux armer leurs travailleurs contre le stress. Malgré tout cela, l’augmentation de la pression au travail reste un problème. Dans notre enquête, un Belge actif sur quatre déclare ne pas pouvoir bien récupérer d’un échec ou d’un stress au travail. Un chiffre qui n’a pas évolué ces dernières années. Ce stress chronique peut entraîner des absences de longue durée. Les actions ponctuelles ne suffisent pas, les entreprises doivent porter une attention constante à cette problématique. »
Facteurs de résilience : âge, sexe, fonction… mais pas que
Les hommes (77 %) semblent légèrement plus résistants au stress que les femmes (71 %). Les jeunes de moins de 25 ans (81 %) gèrent mieux le stress que les travailleurs plus âgés (74 %). Selon la fonction, les ouvriers (77 %) montrent une résilience un peu supérieure à celle des employés (74 %) et des cadres/managers (72 %).
Toutefois, le sexe, l’âge et la fonction ne sont pas les facteurs les plus déterminants. Le modèle développé par Mensura montre que le bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée permet généralement de mieux gérer la pression et le stress. La motivation au travail est également un facteur positif clé. À l’inverse, une charge mentale ou émotionnelle élevée, ou une lourde charge de travail, affecte négativement la résilience. Les supérieurs hiérarchiques ont un rôle essentiel : ils peuvent instaurer une culture de la déconnexion, valoriser et motiver les travailleurs, prévoir des back‑ups en cas d’absence. Les personnes se sentant bien soutenues seront plus enclines à fournir un effort supplémentaire, sans conséquences négatives sur leur mental. » – Julie Daenen de Mensura
Un bon équilibre vie pro–vie perso largement présent
Dernière constatation : l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est globalement satisfaisant pour la plupart des Belges. 70 % d’entre eux déclarent parvenir à un bon équilibre. Ce sont surtout les ouvriers (70,8 %), suivis des employés (66,5 %) et des cadres (60,5 %), qui déclarent le plus souvent trouver cet équilibre.