Près d’un travailleur sur douze a déjà changé d’employeur en 2025

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Les salariés belges semblent plus mobiles que jamais. Près d’un travailleur sur douze, soit 7,9 %, a déjà quitté son employeur au cours du premier semestre 2025. Un niveau inédit, révélé mardi par une étude de l’expert en ressources humaines Acerta. Les secteurs les plus touchés sont l’horeca, l’intérim et les titres-services, mais aussi le transport et la logistique.

L’année dernière, le taux de départs était légèrement inférieur sur la même période, à 7,5 %. Si l’on compare avec 2020, en pleine crise du coronavirus, le phénomène apparaît encore plus marqué : le nombre de travailleurs ayant quitté leur employeur a bondi de 41,2 %.

Départs et licenciements

Dans le détail, 38,4 % des résiliations proviennent de l’initiative des employés eux-mêmes. C’est un peu plus que les années précédentes, mais moins qu’en 2021 et 2022.

“Il y a plusieurs raisons de terminer un contrat fixe. La pénurie sur le marché de l’emploi joue un rôle chez les travailleurs, surtout ceux ayant un profil convoité. Ils peuvent opter pour de meilleures conditions. Cela vaut notamment pour les jeunes”, commente Nathalie Florent, Senior Tax & Legal Consultant chez Acerta.

Environ un cas sur cinq (22,4 %) correspond à une rupture décidée par l’employeur, un record depuis quatre ans. Les autres départs s’expliquent par une décision commune (28 %) ou par un départ à la retraite (11,2 %).

“Lorsque les employeurs décident de mettre fin à un contrat, l’incertitude (géo)politique et économique peut avoir une influence, car elle entraîne à certains endroits des réorganisations et des restructurations”, poursuit Nathalie Florent.

Différences selon les secteurs

   Derrière ces moyennes se cachent de fortes disparités sectorielles. Plus de 16,5 % du personnel fixe a quitté l’horeca. Dans l’intérim et les titres-services, ce taux atteint un peu plus de 15,7 %, et 11,5 % dans le transport et la logistique, cette année. À l’inverse, le non-marchand et le secteur chimique/pharmaceutique/de l’énergie affichent les plus faibles taux de départs, avec respectivement 5,8 % et 6,2 %.

   Autre constat: l’ancienneté moyenne des travailleurs qui ont quitté leur emploi recule. Elle est passée de 8 ans et 4 mois l’an dernier à 7 ans et 10 mois cette année.

   Ces données proviennent de l’analyse d’Acerta portant sur 18.000 entreprises et 257.000 travailleurs en CDI.

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