Les entreprises sont prêtes à augmenter les salaires: voici comment demander une augmentation en quatre étapes
Janvier est le mois idéal pour demander une augmentation de salaire. Voici comment vous y prendre en quatre étapes.
Les entreprises belges disposent en effet d’une plus grande marge de manœuvre en 2024 en raison d’une indexation salariale plus faible. Les entreprises prévoient donc une plus grande marge de manœuvre pour les augmentations des salaires de base. C’est ce que révèle l’enquête annuelle Hudson sur le budget salarial. L’enquête a été menée auprès de 188 organisations belges. “Dans notre pays, l’indexation des salaires est le facteur décisif”, déclare Charlotte Van Malleghem, consultante senior chez Hudson. “La Commission paritaire 200, la plus grande de notre pays, prévoyait une indexation obligatoire des salaires de plus de 11 % en 2023. Cela a incité les entreprises à la prudence l’année dernière et, par conséquent, seulement 57 % d’entre elles étaient prêtes à accorder une augmentation des salaires de base, contre 84 % cette année. Aujourd’hui, les salaires n’augmentent que de 1,48 %. C’est un monde de différence”.
Cependant, de nombreux secteurs traversent une période de turbulences économiques, avec une baisse de la demande des consommateurs et des taux d’intérêt élevés. Autant de choses qui ne jouent pourtant pas forcément un rôle dans une éventuelle augmentation de salaire, souligne pourtant Van Malleghem. “Bien sûr, les temps sont encore incertains, mais cela signifie aussi que la guerre des talents fait rage. Les employés reçoivent constamment des offres d’emploi et les entreprises veulent conserver leurs meilleurs éléments et ceux qui ont le plus grand potentiel. Et il se trouve qu’une augmentation de salaire est l’un des principaux moyens pour y parvenir”.
Outre une augmentation de salaire, il existe d’autres atouts que les entreprises utilisent pour tenter de retenir les membres de leur personnel, tels que les avantages extralégaux et les primes ponctuelles, versées à titre personnel ou collectif. “Il ressort de notre enquête que l’année dernière, les entreprises ont plus souvent opté pour des primes ponctuelles afin de compenser les possibilités limitées d’augmentation salariale. L’avantage des primes collectives est qu’elles bénéficient d’avantages fiscaux et qu’elles ne sont pas structurelles. On notera enfin que 28 % des organisations prévoient un budget supérieur à 2,5 % de la masse salariale pour les augmentations salariales.
Voici comment négocier une augmentation de salaire
Voici le plan d’action idéal en quatre étapes si l’on souhaite négocier une augmentation, selon Charlotte Van Malleghem..
1. Choisir le moment opportun
Il faut le faire maintenant, car le mois de janvier est le plus approprié pour avoir une telle conversation. C’est à ce moment-là qu’ont lieu la plupart des entretiens d’évaluation et les entreprises souhaitent souvent que l’augmentation soit finalisée avant le 1er avril.
Depuis combien de temps faut-il travailler dans une entreprise pour demander une augmentation et qui peut en bénéficier ? “Nous constatons dans de nombreuses entreprises qu’il est déjà possible de négocier le salaire après six mois, du moins si les employés ont fait preuve d’excellentes performances ou d’un potentiel élevé au cours de cette courte période. Mais cela n’est valable que pour les emplois très compétitifs, comme dans le secteur des technologies de l’information. Dans beaucoup d’entreprises, cela ne sera possible que plus tard. C’est pourquoi nous conseillons d’attendre un an”.
Dans notre pays, il est encore souvent tabou de discuter du salaire avec ses collègues, mais selon Van Malleghem, cela est en train de changer. “De plus en plus, les employés mettent ouvertement leurs fiches de paie sur la table. Discuter du salaire avec les collègues donne une bonne indication de la marge possible dont vous disposez, mais attention à ne pas en tirer de conclusions. Vous n’êtes pas toujours au courant des performances réelles de vos collègues. En outre, le salaire dépend également de l’expérience et du diplôme de l’employé, entre autres.”
2. S’adresser à la bonne personne
” Ne vous adressez pas directement au gestionnaire de paie (le payroll officer en jargon RH), parlez d’abord à votre supérieur hiérarchique”, conseille Charlotte Van Malleghem. “Le supérieur hiérarchique a de plus en plus de responsabilités dans ce domaine. Lors d’un entretien avec lui, s’il est content de vous. C’est un élément important pour la négociation de votre salaire. Le gestionnaire de paie n’est pas au courant de vos performances. Votre supérieur hiérarchique prendra toutefois contact avec le responsable de la paie pour connaître les modalités et si vous remplissez les conditions.
3. Voici comment mener la négociation
Il est important de mettre en avant vos principales réalisations au cours de l’année écoulée, sans pour autant les chiffrer . “N’avancez pas immédiatement des chiffres qui mettent en valeur vos réalisations, car cela peut immédiatement paraître agressif. De plus, les chiffres peuvent souvent être interprétés de différentes manières. Soyez donc prudent et concentrez-vous sur vos réalisations”.
Si le salaire de vos collègues peut vous aider à mieux comprendre votre situation, cela ne veut pas dire que vous devez mentionner cette information lors de la conversation avec votre supérieur hiérarchique. “Cela peut paraître très agressif de demander directement pourquoi quelqu’un gagne plus. Il est donc préférable d’examiner d’abord et avant tout vos propres performances. “Il est également déconseillé de mentionner soi-même des montants au cours des négociations, car cela donne l’impression qu’ils sont tirés du néant. Vous n’avez aucune idée des budgets et autres circonstances précises.”)
4) (Ne pas) négocier le montant
Lors de l’entretien avec le supérieur hiérarchique, ce dernier peut accéder directemengt à votre demande, sans pour autant donner un montant exact. L’augmentation de salaire doit en effet être discutée avec le service des salaires. Souvent, le montant de l’augmentation de salaire vous sera communiqué ultérieurement.
Est-il encore possible de négocier le montant à ce moment-là ? “Je le déconseille”, répond fermement Charlotte Van Malleghem. “Ce montant a été déterminé sur la base d’arguments et de facteurs dont vous n’avez pas connaissance. Vous pouvez toutefois donner votre avis sur ce montant et expliquer, par exemple, pourquoi il ne correspond pas à vos attentes. Mais sachez qu’il y a généralement peu de place pour la négociation.”
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