Même si les négociations salariales sont gelées pour 2025 et 2026, les travailleurs belges peuvent toujours s’appuyer sur l’indexation automatique des salaires, un mécanisme ancré dans le modèle social du pays.
Les marges de négociation salariale ont beau être gelées pour 2025 et 2026, les travailleurs belges peuvent toujours compter sur l’indexation automatique des salaires, mécanisme typiquement belge qui devrait, selon les premières prévisions, permettre aux employés de la CP200 — la plus grande commission paritaire du pays — de bénéficier d’une hausse de 2,23 % en janvier 2026, rapporte L’Echo.
Réunis ce mardi, syndicats et employeurs du Groupe des 10 n’ont pas réussi à s’accorder sur une hausse du pouvoir d’achat. En cause : la loi sur la norme salariale, qui limite les augmentations maximales de salaires afin de préserver la compétitivité de la Belgique. Pour les deux prochaines années, cette marge est nulle.
Cette règle ne remet toutefois pas en cause l’indexation automatique des salaires, toujours d’application dans la majorité des secteurs en Belgique. L’indexation permet d’ajuster les rémunérations en fonction de l’inflation, même si son effet n’est pas toujours immédiat. Selon les différentes conventions d’entreprises, elle peut s’appliquer avec un décalage de quelques semaines à plusieurs mois.
Quelle hausse en janvier 2026 ?
Les employés de la CP200 — qui compte plus de 500.000 travailleurs du secteur privé — voient généralement leur salaire ajusté une fois par an, en janvier, sur base de l’inflation cumulée. En janvier 2025, l’indexation a atteint 3,58 %. Selon les prévisions du secrétariat social Securex, celle de janvier 2026 devrait s’établir à 2,23 %, rapporte L’Echo. Un chiffre encore provisoire, mais qui reste supérieur à celui observé en 2024 (+1,48 %), même s’il reste bien en deçà du pic de 2023 (+11,08 %), lorsque l’inflation battait des records.
Du côté des fonctionnaires, l’indexation intervient lorsque l’indice pivot est franchi. Initialement attendu pour septembre 2025, ce dépassement est désormais prévu pour février 2026, selon les dernières estimations du Bureau du plan.
Concrètement, les salaires publics et allocations sociales seront augmentés de 2 %, mais avec un délai allongé. Depuis avril, le gouvernement a décidé de postposer ces hausses de trois mois. Si le dépassement intervient bien en février, les allocations seront adaptées en mars et les salaires en mai 2026. Même logique pour les enseignants de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dont l’indexation sera désormais repoussée d’un mois supplémentaire.
Prime annuelle
Par ailleurs, rapporte encore L’Echo, en juin 2025, les employés relevant de la Commission Paritaire 200 (CP 200) recevront une prime annuelle brute de 323,69 euros, pour autant qu’ils aient travaillé à temps plein durant toute la période de référence allant du 1er juin 2024 au 31 mai 2025. Pour les travailleurs à temps partiel ou ceux n’ayant pas presté l’intégralité de cette période, le montant sera ajusté au prorata. Certaines absences, telles que les congés de maternité ou de paternité, sont assimilées à des jours prestés pour le calcul de cette prime. Il est à noter que cette prime peut avoir été convertie en un avantage équivalent au sein de certaines entreprises, comme une augmentation des chèques-repas ou une intégration dans le salaire de base.