Indépendants : une menace accrue de burn out malgré la satisfaction au travail
Les indépendants belges paient un lourd tribut en termes de santé mentale. Selon le Scan des Indépendants réalisé par l’assureur NN, 22 % des indépendants exerçant à titre principal sont exposés à un risque accru de burn-out. En chiffres absolus, cela représente environ 175 000 d’entre eux en zone de danger en Belgique.
Les cas de burn out continue de croître au sein des travailleurs belges. Entre 2017 et 2022, le nombre d’indépendants en incapacité de travail pendant plus d’un an pour cause de burn-out ou de dépression a ainsi bondi de 62 %. À titre de comparaison, l’augmentation pour les salariés et les demandeurs d’emploi est de 43 %. C’est ce qui ressort du Scan des Indépendants réalisé par l’assureur NN. Avec près de 800 000 travailleurs indépendants exerçant à titre principal en Belgique, l’impact d’une crise de la santé mentale ne peut être sous-estimé, alerte l’assureur.
Le spectre du surmenage
Les chiffres de l’étude montrent que 13 % des indépendants se trouvent dans une zone rouge de danger de burn-out, tandis que 9 % supplémentaires sont en zone orange. Près de 28 % d’entre eux déclarent subir un stress constant, ce qui les fragilise davantage.
Le risque des 60 heures semaine
Par ailleurs, la charge horaire des indépendants exacerbe le problème. Avec une moyenne de 53 heures de travail hebdomadaire, et plus d’un tiers travaillant six jours sur sept, les limites physiques et mentales sont vite atteintes. L’étude révèle que dépasser les 60 heures par semaine double le risque d’épuisement professionnel, surtout lorsque les revenus mensuels nets sont inférieurs à 3 000 euros.
Cette hausse spectaculaire de burn-out illustre les défis spécifiques auxquels font face les entrepreneurs : charge de travail excessive, pression financière et absence de filet de sécurité suffisant.
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Une protection financière insuffisante
Les conséquences financières d’un burn-out prolongé sont en effet souvent catastrophiques pour les indépendants. Si les pouvoirs publics offrent un soutien en cas de perte de revenus, il ne couvre pas toujours leurs besoins. Sans réserve suffisante – ce qui est le cas de 28 % des indépendants – il devient difficile de joindre les deux bouts. Une assurance revenu garanti, qui couvre jusqu’à 80 % des revenus, peut protéger les indépendants en cas de pépins. Cependant, seuls 38 % des indépendants souscrivent une telle assurance. « Une approche préventive et une meilleure protection sociale pourraient éviter bien des problèmes, » insiste Colin Sanders, expert en longévité chez NN.
Le paradoxe des indépendants : plus heureux mais plus vulnérables
Bonne nouvelle cependant : malgré les risques accrus de burn-out, les indépendants affichent un niveau de bonheur au travail supérieur à celui des salariés. Ils évaluent leur satisfaction professionnelle à 7,3 sur 10, contre 6,6 pour les salariés. Ils tirent une grande fierté de leur autonomie et de leurs réalisations. Ainsi, 63 % se disent satisfaits de leurs accomplissements professionnels. 71 % ont confiance en leur avenir et en leur capacité à atteindre leurs objectifs.
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