En Belgique, près d’une entreprise sur deux compte embaucher en 2024
Pour le troisième trimestre consécutif, les employeurs belges prévoient une hausse des recrutements. La tendance se confirme dans les trois Régions du pays, selon le baromètre de ManpowerGroup.
Quarante six pourcents des employeurs belges envisagent d’augmenter leurs effectifs au premier trimestre 2024, indique le baromètre de l’emploi de ManpowerGroup. A l’inverse, 13% d’entre eux anticipent une réduction de leur effectif. Le solde donne une « prévision nette d’emploi » de 33%, en progression de deux points par rapport au trimestre précédent et, mieux encore, de dix points par rapport au quatrième trimestre 2022. “La Prévision Nette d’Emploi de la Belgique se situe 10 points au-dessus de la moyenne européenne (+23%), plaçant notre pays à la deuxième place sur les 22 pays sondés sur le continent européeen, juste derrière les Pays-Bas (+37%), se réjouit Sébastien Delfosse, managing Director de MonpowerGroup BeLux. La tendance générale de notre enquête indique plutôt un ralentissement des embauches au niveau international par rapport au trimestre précédent.»
Cette tendance positive se manifeste dans les trois Régions du pays, avec toutefois un petit bémol pour Bruxelles, où les perspectives sont en recul par rapport aux trimestres précédents (mais la prévision nette de +27% reste en soi très correcte). La tendance est portée par les secteurs des télécoms, de l’IT et de l’énergie ainsi que, dans une moindre mesure pour la finance, l’immobilier, les sciences du vivant, l’industrie et la construction. Les activités de recrutement s’annoncent en revanche plus faibles -mais toujours positives, soulignons-le- dans les services publics, la logistique, l’horeca et le retail.
La flexibilité, l’arme des recruteurs
Cela étant, pas de triomphalisme excessif. D’une part, ces bons chiffres pour l’économie belge marquent une forme de rattrapage, un retour au niveau de l’année 2022, après un ralentissement des recrutements -qui restaient néanmoins largement positifs- au cours de l’exercice 2023. D’autre part, si les perspectives restent à ce point élevées, c’est notamment parce qu’une partie des postes ouverts ces derniers trimestres n’ont pas encore trouvé preneur. « Ces prévisions positives pour notre pays s’expliquent en grande partie par un report des intentions de recrutement pour des fonctions qui restent ouvertes à cause des pénuries de talents, analyse Sébastien Delfosse. Trois employeurs sondés sur quatre éprouvent des difficultés à trouver les bons profils. » Cette proportion est sensiblement équivalente dans les trois Régions. Il y a, selon les chiffres de Statbel, 194.000 emplois vacants dans les entreprises belges, essentiellement en Flandre (67%), loin devant Bruxelles (20%) et la Wallonie (13%).
Comment les employeurs comptent-ils s’y prendre pour attirer les talents dont ils ont besoin ? Le maître-mot est la flexibilité : les travailleurs souhaitent une grande liberté de lieu et d’horaire de travail, grâce en particulier au télétravail. «La flexibilité des horaires et le télétravail sont l’un des premiers sujets abordés par les candidats lors d’un entretien d’embauche» affirme Sébastien Delfosse. 55% des employeurs proposent donc cette flexibilité horaire à leurs futures recrues. Certains décident aussi de jouer la prudence en conservant des collaborateurs, qui ne semblent pourtant pas indispensables à court terme (26%), d’autres améliorent leurs propositions salariales (24%), revoient les conditions d’âge (24%) ou de qualification (22%) ou essaient de recruter à l’étranger (18%). Les profils les plus recherchés sont, sans surprise, les ingénieurs (28%), les spécialistes IT ou Data (27%) ainsi que les fonctions logistiques (22%).
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