De plus en plus de travailleurs confrontés à des supérieurs au comportement toxique
Les comportements toxiques de la part des supérieurs hiérarchiques touchent de plus en plus de travailleurs. Une enquête de Securex et de la KU Leuven révèle que depuis 2021, ces comportements ont augmenté de 69%. Actuellement, près de 10% des travailleurs (9,3%) sont affectés par un contrôle excessif ou du micro-management.
En Belgique, près de 10% (9,3%) des travailleurs sont confrontés à des comportements toxiques de la part de leur supérieur hiérarchique, caractérisés par un contrôle excessif et un micro-management : cela représente une augmentation de pas moins de 69% depuis 2021 (5,5% à l’époque).
L’étude a été menée en avril auprès de 1.482 travailleurs belges. Securex relève que “les ouvriers signalent plus souvent cette situation que les employés, avec respectivement 12,5% et 8%. Cette différence s’explique en partie par la possibilité de télétravailler pour les employés, qui peut servir de tampon contre les comportements toxiques.”
Un type de leadership passif est tout aussi dangereux
L’étude révèle qu’un nombre croissant de supérieurs hiérarchiques adoptent un style très passif de leadership. En 2021, 9,3% des travailleurs déclaraient avoir un supérieur passif, un pourcentage qui est passé à 13,4% en 2024 (soit une augmentation de 44,1%). Cela n’est pas sans conséquence, car l’étude établit également un lien avec les comportements abusifs dans ces cas-là. Pas moins de 53,3% des travailleurs ayant un supérieur passif ont fait l’expérience d’un comportement abusif au cours des 12 derniers mois. Dans 31,3% de ces cas, le supérieur est identifié comme étant à l’origine du comportement, tandis que dans 22,2% de ces cas, ce comportement proviendrait de collègues ou de personnes externes à l’entreprise.
Contrôle excessif et micro-management
Anja Van den Broeck, professeure à la KU Leuven explique : « Le comportement toxique des supérieurs, caractérisé par un contrôle excessif et du micro-management, va au-delà d’un mauvais leadership. Il consiste à exercer un contrôle extrême sur le personnel et à le mettre sous pression. Cela alimente une culture d’entreprise toxique qui ouvre la porte à des comportements abusifs. Il est clair que les dirigeants ont du mal à déterminer ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire. Quoi qu’il en soit, une attitude passive n’est certainement pas la solution. En plus d’un leadership toxique, un manque de leadership conduit également à un environnement de travail dangereux avec un manque de limites, dans lequel la probabilité d’exposition à des comportements abusifs est encore plus élevée. »
Burn-out
Un management toxique accroît le risque de burn-out et de comportements abusifs, avec 43,5% des victimes signalant des agressions verbales ou physiques, des discriminations ou du harcèlement.
Le comportement toxique des supérieurs alimente une culture d’entreprise toxique, tandis qu’un leadership passif augmente également le risque d’un environnement de travail hostile, rapporte encore Securex. Il est crucial que les employeurs améliorent la qualité du leadership pour réduire ces risques et améliorer les performances et la santé des employés.
Les styles de leadership qui favorisent l’autonomie et offrent une structure sont ceux qui génèrent le moins de comportements abusifs. Seuls 15,8% des travailleurs qui sont sous la supervision d’un supérieur hiérarchique adoptant ce style de leadership sont confrontés à des comportements abusifs. Cependant, ce style de leadership est moins prévalant qu’en 2021, avec une diminution de 21,7%. En 2024, 35,4% des travailleurs déclarent que leur supérieur soutient leur autonomie et leur fournit une structure (contre 45,2% en 2021).
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici