Comment motiver les travailleurs expérimentés ?

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Dès 2030, l’âge de départ à la retraite passera à 67 ans. Ce départ retardé à la pension prolonge inévitablement la durée des carrières et soulève plusieurs questions essentielles : comment maintenir et motiver les travailleurs de 45 et plus? Quels outils les entreprises peuvent-elles mettre en place pour faciliter leur engagement et leur bien-être au travail ? Réponses de Claire Geraci, avocate senior chez CMS.

Depuis 2013, les entreprises sont tenues d’établir un plan annuel ou pluriannuel pour l’emploi des travailleurs âgés visant à maintenir ou accroître l’emploi de travailleurs de 45 ans ou plus. Ce plan doit contenir des mesures adaptées à la réalité de chaque entreprise.

Il s’agit notamment des actions concrètes suivantes :

mesures prises dans le cadre de la sélection et l’engagement de nouveaux travailleurs (p.ex. mise en œuvre d’une politique de non-discrimination liée à l’âge) ;
l’accès à un catalogue de formations spécifiques (p.ex. des formations sur l’usage de certains outils informatiques, sur la gestion du stress, etc.) ;
l’évaluation des possibilités de mutation interne (notamment par l’organisation d’entretiens de carrière pour explorer de nouvelles opportunités en interne) ;
des adaptations du temps et des conditions de travail en fonction des besoins des travailleurs concernés.

Quelles obligations pour l’employeur ?

Claire Geraci, avocate senior chez CMS © Tanguy Stichelmans

L’obligation d’établir un plan pour l’emploi repose uniquement sur les entreprises occupant 20 travailleurs ou plus, ce qui se calcule – pour l’année 2025 – sur base du nombre de travailleurs et d’intérimaires en équivalents temps plein occupés dans l’entreprise au 2 janvier 2025. Le nombre de travailleurs est fixé pour une durée de quatre ans. Si une entreprise emploie moins de 20 personnes en date du 2 janvier 2025, elle sera dispensée de cette obligation jusqu’en 2029 inclus.

Les entreprises concernées doivent présenter un projet de plan pour l’emploi pour information (et éventuellement consultation) aux (représentants des) travailleurs, et ce, au plus tard dans les trois mois qui suivent la clôture de l’exercice comptable. Pour l’année 2025, cela signifie une date limite fixée au 31 mars 2025 si l’exercice comptable coïncide avec l’année civile. Ce nouveau projet de plan pour l’emploi devra également contenir une évaluation du précédent plan pour emploi.

En outre, s’il s’agit d’un plan pluriannuel pour l’emploi, l’employeur est tenu d’évaluer chaque année – dans le même momentum que celui précité – l’avancement du plan et d’en informer les (représentants des) travailleurs.

Une obligation, mais aussi une opportunité

Bien que ce plan pour l’emploi ne soit pas une solution miracle pour garantir la motivation des travailleurs expérimentés, il constitue un levier intéressant pour engager la discussion et mettre en place des initiatives concrètes favorisant leur bien-être. Un enjeu crucial dans un marché du travail en pleine évolution, où l’expérience des travailleurs seniors représente un atout précieux pour les entreprises.

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