Aussi à l’aise avec Brad Pitt et Stromae qu’en compagnie d’un patron du CAC 40, le Belge Jérémie Vanopdenbosch a fait du networking sa raison d’être. Pour partager pleinement son expérience et son expertise, il vient de sortir le livre “15 règles d’or pour créer un réseau influent”. Décryptage et premiers conseils.
Le réseautage est la règle non écrite n°1 du succès dans les affaires.” C’est avec cette citation de la businesswoman américaine Sallie Krawcheck, cofondatrice de la plateforme d’investissement Ellevest, que s’ouvre le livre de Jérémie Vanopdenbosch : 15 règles d’or pour créer un réseau influent, fraîchement paru aux éditions Eyrolles. Un joli clin d’œil de cet expert en networking qui accompagne, depuis 20 ans, des personnalités et des entreprises sur le chemin de la performance : d’une règle “non écrite”, il a réussi à pondre un manifeste de 208 pages entièrement dédié à l’art du réseautage.
Dans cet ouvrage de développement personnel et professionnel, Jérémie Vanopdenbosch relate volontiers ses souvenirs, de l’enfant timide qu’il était sur les bancs de l’école au quadra d’aujourd’hui, carrément sûr de lui, tout en dressant la liste de ces fameuses règles d’or.
Atypique, son parcours a de quoi surprendre. Car cet ingénieur civil en mathématiques appliquées n’avait, a priori, rien pour percer dans le monde du business. Et c’est précisément cette absence totale de connexions qui l’a poussé, peu à peu, à se surpasser. “On peut naître sans nom, sans contact, sans aucun statut… et pourtant réussir. Ce livre en est la preuve”, résume en substance celui qui a fondé Business Entourage, une structure active dans “le conseil d’expertise relationnelle et de networking” à destination des entreprises, des institutions et des hommes d’affaires.
Connecter le monde
Tout au long de l’ouvrage, Jérémie Vanopdenbosch illustre ces 15 règles d’or pour créer un réseau influent avec sa propre histoire et des anecdotes qui l’ont fait grandir. Après ses premiers pas professionnels chez le consultant Accenture, le spécialiste du réseautage raconte comment il s’est retrouvé à conseiller le comité exécutif d’une des plus grandes banques d’Europe, comment il s’est fixé pour défi improbable de rencontrer l’acteur Brad Pitt (mission accomplie) ou comment il a aidé une marque de bijoux peu connue à accéder au graal d’une visibilité internationale.
Mais surtout, l’auteur pose clairement les jalons d’une méthode applicable à tout un chacun pour se construire petit à petit un réseau fiable, avec l’objectif louable de booster son business par ricochet. “Le talent, c’est le moteur ; le réseau, c’est l’accélérateur”, répète volontiers Jérémie Vanopdenbosch, dans son désir de connecter le monde aux innombrables opportunités de rencontres.
Organisateur de séminaires axés sur le networking à l’instar de son Business Entourage Summit annuel, le Bruxellois se définit d’ailleurs comme un “connecteur” capable d’activer une idée, une rencontre, un partenariat ou un client “qui changera tout”. Ses recettes détaillées en 15 règles d’or ne sont peut-être pas infaillibles, mais voici déjà quelques pistes pour aider l’entrepreneur lambda à gonfler son carnet d’adresses et, surtout, doper ses activités professionnelles.
1. Vaincre sa timidité
C’est peut-être “enfoncer une porte ouverte” et pourtant, c’est l’une des plus grandes barrières dans l’accomplissement d’un networking : pour réussir à tisser un réseau, il faut commencer par vaincre sa timidité.
“Ce sentiment vous empêche de vous ouvrir aux autres, de saisir des opportunités et de prendre des risques”, note Jérémie Vanopdenbosch. Premier conseil : si possible, toujours venir seul à un événement, histoire de ne pas rester enfermé dans un groupe de connaissances et de pouvoir ainsi sortir de sa zone de confort en allant vers l’inconnu.
Deuxième conseil : appliquer la théorie du vélo. “Chaque moment où l’on doit s’exposer, c’est comme apprendre à rouler à vélo, détaille l’expert en réseautage. On a peur de tomber, de se ridiculiser. On trébuche sur les mots, on rougit, on bafouille. Mais c’est en se relevant après chaque chute qu’on commence à guérir ! Et avec la répétition, on apprend. On trouve son équilibre, la peur diminue, la confiance grandit. Sourire aux gens, dire bonjour, demander quelque chose de simple : en franchissant ces trois premiers paliers, vous allez progressivement vous libérer de votre timidité et découvrir un nouveau monde d’opportunités.”
2. Privilégier l’écoute
Une fois cette barrière de la timidité franchie, le plus dur reste à faire : savoir discuter et être intéressant. C’est l’une des 15 règles d’or épinglée par l’auteur, qui aime toutefois rappeler cette vérité : “Votre objectif en networking n’est pas de vendre, mais de faire passer un bon moment à la personne en face de vous.” Voilà pourquoi il faut plutôt privilégier l’écoute et l’échange simple, plutôt que de basculer trop vite dans le business pur et dur.
“Dans les cocktails ou les galas, la plupart des gens se précipitent pour vendre leur came, ironise Jérémie Vanopdenbosch. Or, la véritable clé dans une discussion ne consiste pas à parler de vous, mais à écouter les autres. Écouter est une compétence sous-estimée, mais incroyablement puissante. Ceux qui réussissent véritablement, qu’ils soient entrepreneurs ou leaders, pratiquent l’écoute active : ils écoutent beaucoup plus qu’ils ne parlent, en cherchant à comprendre et à apprendre des autres. En privilégiant l’écoute, vous obtiendrez bien plus des personnes qui vous trouvent sympathique, indépendamment de ce que vous avez à leur proposer. Car au-delà du B to B, le véritable moteur des grandes réussites, c’est le P to P : people to people.“
“Écouter est une compétence sous-estimée, mais incroyablement puissante.”
3. La technique de l’ara hyacinthe
La discussion entamée, encore faut-il parvenir à créer une véritable connexion pour pouvoir, le moment venu, songer à se vendre. Pour y arriver, le patron de Business Entourage préconise la technique de l’ara hyacinthe, du nom de ce majestueux perroquet bleu qui vit en Amérique du Sud. Sans trop entrer dans les détails qui figurent dans le livre, cette stratégie consiste à privilégier l’une des caractéristiques de cet oiseau rare – la répétition – pour maîtriser l’art de la conversation.
Dans l’écoute attentive de son interlocuteur, il s’agit de repérer les mots les plus importants et de répéter les éléments de réponse qui semblent avoir le plus de poids dans la discussion. “En poursuivant cette technique, vous allez créer un parcours de conversation naturel et dynamique, enchaîne Jérémie Vanopdenbosch, et vous finirez par découvrir les sujets qui passionnent réellement votre interlocuteur. Vous allez progressivement transformer un échange professionnel en un partage plus personnel. La conversation deviendra plus authentique et les barrières tomberont pour faire place à une relation plus forte. Vous ne serez plus simplement en train de discuter, mais en train de bâtir une véritable connexion.”
4. Les yeux dans les yeux
Dans la naissance d’une relation comme dans l’art du networking, chaque attitude, voire chaque geste compte. Pas question donc de commettre un impair qui risquerait de réduire à néant les premiers efforts.
“Lorsque vous êtes en présence de quelqu’un, il est essentiel que vous lui accordiez toute votre attention et que vous vous engagiez pleinement avec lui, détaille l’auteur du livre 15 règles d’or pour créer un réseau influent. La personne en face de vous doit se sentir comme la plus importante au monde. Quand je vais à des événements de networking, je suis souvent sidéré de voir beaucoup de gens qui ne respectent pas cette règle essentielle. Par exemple, on peut être en pleine conversation avec quelqu’un et remarquer que cette personne ne peut s’empêcher de regarder au-dessus de votre épaule, scrutant la pièce à la recherche de quelqu’un de plus ‘important’. Ce comportement, parfois inconscient, envoie un message négatif : celui d’être relégué, ignoré, dévalorisé. Résultat : la connexion est brisée.”
Voilà pourquoi Jérémie Vanopdenbosch préconise de s’intéresser vraiment à son interlocuteur, les yeux dans les yeux, sans se laisser distraire, tout en prêtant attention aux détails de la conversation. “En adoptant cette attitude, les possibilités deviennent vraiment illimitées”, assure-t-il.
5. La règle des trois secondes
De retour dans la foule et à nouveau solitaire dans le brouhaha d’un événement, l’apprenti réseauteur ne manquera pas de se souvenir de cet ultime conseil épinglé dans le livre : la règle des trois secondes pour oser aborder le convive convoité. Pour aider le lecteur à s’en souvenir, l’auteur cite donc volontiers Lucky Luke, le cow-boy qui tire plus vite que son ombre : “Il n’a pas besoin de réfléchir, il agit sans hésitation, à l’abri des moments de flottement, rappelle Jérémie Vanopdenbosch. Cette faculté de pouvoir dégainer rapidement a aussi toute sa place dans le networking pour aborder la bonne personne, au bon endroit, au bon moment.”
“Une seule poignée de main peut changer votre vie.”
Concrètement, le patron de Business Entourage suggère d’adopter la règle des trois secondes pour ne pas regretter les occasions manquées : “Lorsque vous ressentez l’impulsion d’aborder une personne, de poser une question ou de saisir une opportunité, vous devez agir dans les trois secondes qui suivent, détaille l’expert en réseautage. Si vous attendez trop longtemps, votre cerveau commence à générer des excuses, des hésitations et des peurs qui finissent par vous paralyser et vous empêchent d’agir. Ce phénomène découle de biais cognitifs qui vous incitent à repousser l’instant décisif par crainte ou parce que vous doutez, renforçant ainsi l’incapacité de passer à l’acte. En respectant la règle des trois secondes, vous vous forcez à agir avant que ces pensées paralysantes prennent le dessus, ce qui augmente vos chances de succès.”
Car Jérémie Vanopdenbosch le rappelle volontiers : “Une seule poignée de main peut changer votre vie.” Ce serait dommage de passer à côté.
« 15 règles d’or pour créer un réseau influent: L’art du networking » de Jérémie Vanopdenbosch.
Paru le 4 septembre 2025 aux Editions Eyrolles.
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