Dans ce pays, votre groupe sanguin peut vous permettre de décrocher (ou rater) un emploi
Au Japon, il est courant de demander à quelqu’un son groupe sanguin. Pour les Japonais, les groupes sanguins déterminent le caractère d’une personne. La question peut parfois être posée lors d’un entretien d’embauche, même si elle tout à fait discriminatoire et ne repose sur aucune donnée scientifique.
« De quel groupe sanguin êtes-vous ?”, la question posée lors d’une interview d’embauche paraitrait saugrenue et plutôt intrusive, voire même carrément discriminatoire, pour la plupart d’entre nous en Europe. Au Japon, il est pourtant commun de s’enquérir du type A, B, O ou AB de son interlocuteur. A l’autre bout du monde, la croyance appelée « ketsu-eki-gata » veut que du groupe sanguin découle non seulement la personnalité d’un individu, mais aussi son tempérament, ses compatibilités amicales et amoureuses voire même son employabilité.
La théorie remonte aux années trente, retrace RTL dans un podcast dédié au sujet. En 1927, le professeur Takeji Furukawa soutient dans son « Étude des tempéraments selon les groupes sanguins » que le type de groupe sanguin affecte la personnalité des individus. Depuis, cette théorie a été dénoncée par de nombreux scientifiques comme étant une simple superstition. Elle s’est toutefois fortement ancrée dans la société japonaise. Et malgré de nombreuses tentatives de démystifications, beaucoup de Japonais persistent à croire à ces “horoscopes sanguins”.
La perle rare : le groupe O
Au Japon, 40% de la population est du groupe A, 30% du groupe O, 20% du groupe B, avec seulement 10% pour le groupe AB. Chaque groupe a ainsi ses caractéristiques. Les personnes du groupe sanguin A sont dites organisées, timides, polies, consciencieuses et douces, mais aussi têtues et anxieuses. Les personnes du groupe B sont créatives, passionnées mais aussi égoïstes, impulsives et irresponsables. Destiné à être musicien, journaliste ou autoentrepreneur, le B ne fait pas bon ménage en entreprise, rapporte Le Courrier International.
Mélangeant les profils A et B, ce groupe est très rare au Japon. Les AB sont réputées pour être à la fois amicaux et timide, confiants et hésitants. Ces citoyens-là sont censés faire de parfaits professeurs, avocats et travailleurs sociaux.
La perle rare étant les candidats du groupe O. Ces derniers sont les plus recherchés, car ce groupe sanguin a, entre autres, la particularité de ne pas contenir d’antigènes, explique RTL. De par leur moindre sensibilité au virus, les employés de ce type sont réputés comme étant moins souvent malades et donc moins absents au bureau. Les O sont aussi caractérisés comme optimistes, ambitieux avec un grand leadership, généreux, mais peu ponctuels. On en venait même à penser, au ministère des Affaires étrangères japonais, que les meilleurs diplomates devraient être du groupe O…
Discrimination à l’embauche
Au Japon, cette croyance a mené à des problèmes de discrimination à l’embauche. Jusqu’à récemment, un employeur était en droit de refuser un candidat s’il jugeait que la personne n’avait pas un assez bon groupe sanguin, explique RTL. Même si c’est désormais interdit, il est encore courant pour un recruteur de poser la question.
C’est en 1998 qu’a été évoqué pour la première fois le harcèlement au groupe sanguin rapporte Le Courrier International. “Bura-hara” (diminutif de blood-type harassment en englais) entraîne du harcèlement scolaire, moins d’opportunités professionnelles et moins de chance en amour.
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