Redéploiement commercial: Delhaize prend la relève des hypermarchés Cora

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Au Cora d’Anderlecht, le constat saute aux yeux : les promotions annoncées à grand renfort d’affiches et relayées dans les médias n’attirent pas la foule.

Comme prévu, les rayons alimentaires restent bien approvisionnés et continueront de l’être jusqu’en janvier 2026, date de la fermeture définitive de l’enseigne. Les promotions concernent uniquement le non-food : jouets, jardin, multimédia, décoration et meubles. Les pancartes promettent une « liquidation totale » et un « tout doit partir », mais les allées, elles, sont quasi désertes.

Vendredi dernier, en fin d’après-midi, les allées sont quasi désertes au Cora Anderlecht. © pg

À Anderlecht, le textile affiche -30 %, un rabais moins important que dans d’autres Cora. Les réductions varient selon les magasins et les produits. Le rayon jouets propose -15 %, avec encore de beaux stocks de Lego. Côté librairie, l’offre « 2+2 gratuits » cache une nuance : seuls les livres publiés depuis plus de deux ans et les BD ou mangas de plus d’un an sont concernés. Résultat : le rayon poches est dévalisé, mais la rentrée littéraire reste intacte.

Le gros électroménager se limite à -15 %, alors que les rayons déco, meubles, jardin et camping affichent un -50 % nettement plus attractif.

Preuve que la transformation est imminente, les rayonnages du fond ont déjà été déplacés pour laisser place à un chantier interdit au public. Les travaux débuteront le 1er octobre. Au vu de la couverture médiatique sur ces « prix cassés », on pouvait s’attendre à davantage de clients.

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Dreamland ne rassure pas

L’arrivée de Dreamland est confirmée, mais ne suffit pas à calmer les inquiétudes des commerçants de la galerie. « Pour l’instant, savoir qu’un Dreamland arrive, ça ne fait pas rêver. Ce n’est pas ça qui attirera autant de monde qu’un Cora. Donc, on n’est pas rassurés, mais on attend de voir », explique Victoria, gérante d’une boutique, à Sudinfo. Elle regrette aussi le manque de clarté autour du projet : « On nous a parlé de plusieurs commerces, mais à part Dreamland, rien de concret. Les clients se font déjà des idées : certains pensent que tout Cora deviendra Dreamland. »

Un autre commerçant renchérit : « C’est une galerie familiale, très fréquentée par les personnes âgées le matin. Il faut absolument un magasin alimentaire pour les fidéliser. On entend parler d’Intermarché, Delhaize ou Carrefour, mais rien n’est confirmé. Dreamland, c’est bien, mais ça ne suffira pas. Le commerce alimentaire, lui, serait déterminant. On voit déjà l’impact sur nos chiffres. »

Delhaize, une annonce qui change la donne

La nouvelle tombée ce lundi devrait rassurer. C’est finalement Delhaize qui occupera une partie de l’espace des anciens hypermarchés, aux côtés de Dreamland.

La chaîne annonce l’ouverture de sept nouveaux points de vente début 2026, confiés à des partenaires franchisés. Chaque magasin comptera environ 2.000 m² et offrira « l’expérience Delhaize complète », avec ses concepts habituels et un point de retrait e-commerce (Collect). Ces ouvertures devraient générer environ 300 emplois.

L’avenir incertain du personnel de Cora

Reste la question des travailleurs. Près de 1.800 suppressions d’emplois sont prévues. Dès la mi-septembre, certains recevront déjà leur C4. Sur LinkedIn, les profils mentionnant « anciennement Cora » se multiplient, tandis que d’autres y affichent leur CV, en quête d’un nouveau défi.

« Nous avons accès à une cellule de reconversion », confiait Darlène Frigo, déléguée SETCa au Cora Châtelineau, à La Nouvelle Gazette. « Normalement, les employés auront la priorité pour postuler dans les nouvelles enseignes. J’espère que ce sera le cas. »

Un point confirmé par Mitiska REIM. « Dans le cadre du plan social, nous soutenons la cellule de reconversion mise en place par Cora et le Forem », explique Sylvie Geuten-Carpentier. « Chaque nouveau locataire s’engage à communiquer ses besoins en personnel. Après la transformation, 1.400 emplois seront créés. Et qui de mieux que des salariés expérimentés connaissant la zone et sa clientèle ? Maintenir et créer de l’emploi fait partie de notre stratégie. »

Des inquiétudes persistantes

Malgré tout, l’inquiétude demeure dans la galerie. Le projet est ambitieux, surtout face aux rénovations récentes des centres voisins (Westland, Woluwé Shopping…), mais les commerçants redoutent les nuisances des travaux et la perte de leur clientèle.

Les hypermarchés entameront leur rénovation dès le 1er octobre 2025, sans interruption des rayons alimentaires. Pour la galerie commerçante, les travaux devraient débuter à l’été 2026. Plusieurs cellules étant déjà vides, il faudra voir si l’arrivée des nouvelles enseignes suffira à relancer l’attractivité du site.

Un souhait revient dans toutes les conversations : que le parking extérieur fasse partie des travaux, à l’image de celui du Cora Hornu, afin d’en finir avec les nids-de-poule et les ornières.

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