Qui sont les acteurs les plus digitalisés dans le leasing auto?

Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Le cabinet de conseil international Sia Partners publie pour la première fois une étude sur la digitalisation du secteur du leasing automobile. Un classement dont LeasePlan Belgique ressort grand gagnant.

Partout dans le monde, le numérique bouscule la manière d’interagir avec le client. Un changement auquel n’échappe pas la mobilité et en particulier le marché du leasing auto. Un secteur sur lequel de plus en plus d’acteurs proposent une offre complète de services en ligne. Car le comportement des consommateurs évolue autour de deux axes : la digitalisation et la personnalisation des services, comme on peut les observer dans d’autres secteurs. A quoi s’ajoute une autre mobilité : on ne consomme plus les voitures de la même manière et la location (avec ou sans option d’achat) gagne du terrain.

Pour mieux cerner ces évolutions et voir comment les acteurs du secteur s’y adaptent, la firme de consultance Sia Partners, qui établit chaque année un classement mondial des meilleures applis bancaires, a comparé les offres disponibles dans 10 pays en Europe (Belgique, Pays-Bas, France, Luxembourg…), en Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada) et en Australie. Au total, une septantaine de fournisseurs ont été évalués (sociétés spécialisées, banques) en se concentrant sur le parcours digital proposé pour les professionnels, lorsque l’utilisateur des services en ligne n’est pas client au préalable. “Les acteurs traditionnels du leasing doivent se mettre à la page pour répondre aux nouvelles attentes de la clientèle qui réclame toujours plus de fluidité, situe Anthony Wolf, associé chez Sia Partners en charge de l’activité de services financiers.

“Les acteurs traditionnels du leasing doivent se mettre à la page pour répondre aux nouvelles attentes de la clientèle qui réclame toujours plus de fluidité”. – Anthony Wolf (Sia Partners)

Le secteur est en pleine transition. En effet, le consommateur est non seulement demandeur de davantage de connectivité, mais on assiste aussi à l’émergence d’une nouvelle mobilité qui le voit combiner différents moyens de transport pour se déplacer. “C’est un défi important pour les professionnels actifs dans le domaine du leasing auto, qui ouvre la porte à de nouvelles opportunités pour ceux qui sont prêts à le relever. Dans la mesure aussi où l’on passe du concept de fleet manager à celui de mobility manager”, ajoute Anthony Wolf, précisant que le comparatif réalisé par Sia Partners porte sur le segment du leasing opérationnel (la société de leasing s’occupe de tout, ndlr), “une option qui devient de plus en plus intéressante pour le consommateur face à la hausse des prix des véhicules”.

Domination néerlandaise

Pour établir son comparatif, les experts de Sia Partners ont tenu compte d’une soixantaine de critères portant sur l’expérience du client, l’éventail de produits disponibles et les fonctionnalités proposées. Résultat, la société de leasing auto qui propose la meilleure expérience digitale se trouve en… Belgique ! Il s’agit de la solution développée par LeasePlan. L’entité belge du géant néerlandais (propriété de la banque française Société Générale) se voit couronnée par la société de consultance comme étant l’acteur du leasing automobile dont l’offre digitale est la plus performante au monde. “C’est clairement la plateforme la plus avancée”, pointe Antoine Gossen, consultant chez Sia Partners qui a piloté l’étude.

Derrière LeasePlan, c’est Ayvens (Pays-Bas) qui prend la deuxième place devant DirectLease (Pays-Bas) dont l’offre digitale complète ainsi le podium de ce classement international qui présente la particularité d’être dominé par une poignée d’acteurs néerlandais (Ayvens, DirectLease, Athlon, Alphabet ou encore ANWB). “Ils sont clairement à la pointe de la digitalisation du secteur, souligne Antoine Gossen. Ils offrent tous des fonctionnalités plus étendues sur leur plateforme en ligne que leurs concurrents. Ce sont des leaders digitaux qui se distinguent par une offre numérique complète de services comprenant des outils de simulation et des options de personnalisation”, complète Antoine Gossen ajoutant que la plateforme déployée par LeasePlan en Belgique bénéficie clairement de l’expérience de celle proposée par le groupe aux Pays-Bas.

Les banques à la traîne

Sur la septantaine de solutions évaluées, 13 ont été testées en Belgique par Sia Partners. Dominant le classement mondial de cette première étude sur la proposition digitale des sociétés de leasing, LeasePlan prend logiquement la première place chez nous. Sa plateforme devance celle conçue par DirectLease qui arrive en deuxième position, juste devant la start-up bruxelloise Lizy qui décroche une belle troisième place sur ce podium belge. Suivent ensuite dans l’ordre ALD, Arval (filiale de la banque BNP Paribas Fortis), D’Ieteren Lease, Van Mossel, J&T Autolease, Westlease et Alphabet qui composent le milieu de peloton.

Mais c’est surtout en bas de classement que figurent les résultats les plus étonnants de ce ranking des offres disponibles en Belgique. On y retrouve d’abord Ethias, l’assureur qui nourrit de grandes ambitions dans le leasing de voitures électriques. Mais il s’est lancé l’an dernier dans le créneau. Ce qui n’est pas le cas des deux acteurs bien connus du monde de la finance en Belgique, Belfius et KBC, dont les filiales spécialisées (KBC Autolease et Belfius Auto Lease) se retrouvent en compagnie d’Ethias en queue de peloton. “Il est en effet très étonnant et même très surprenant de voir des acteurs tels KBC et Belfius occuper les dernières places de ce classement belge vu la maturité digitale de leurs services en général, souligne Anthony Wolf. Certes, Ethias est également nettement distancé mais sa présence sur le marché est récente, ce qui n’est pas le cas des deux bancassureurs belges dont les activités dans le leasing auto ne datent pas d’hier, sans compter que leurs applications bancaires figurent parmi les meilleures du monde.”

Selon les experts de Sia Partners, ces résultats décevants s’expliquent notamment par une structure du marché en Belgique qui est totalement différente de celle qui prévaut aux Pays-Bas, où il n’existe pas de fiscalité avantageuse qui soutient les voitures de sociétés. “C’est un marché tourné vers les particuliers qui sont habitués à prospecter et à comparer les offres. Le marché belge est par contre un marché essentiellement professionnel (B to B), ce qui n’incite pas à la proactivité vis-à-vis du grand public”, conclut Anthony Wolf.

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