Quelle est la meilleure façon d’assurer votre trottinette électrique ?
De plus en plus de personnes se déplacent dans les rues sur une trottinette électrique ou sur un mono-roue. Et parallèlement, le nombre d’accidents est également en augmentation. Malgré cela il n’est pas obligatoire en Belgique, contrairement aux Pays-Bas, d’avoir une assurance lorsqu’on se déplace avec un engin électrique. “Pourtant il existe des options pour ceux qui veulent s’assurer”, déclare Peter Wiels d’Assuralia.
Les trottinettes électriques envahissent les rues : les enfants les utilisent pour se rendre à l’école, les navetteurs pour se rendre à la gare ou au travail, et les services de location attirent les utilisateurs professionnels et les touristes avec leurs trottinettes partagées. Depuis l’année dernière, cette mobilité douce à assistance électrique est également clairement visible dans les chiffres des accidents. En 2021, il y a eu 1 022 incidents et quatre décès, selon les statistiques de la police. Les chiffres réels de ces accidents sont probablement beaucoup plus élevés, car la plupart de ceux-ci n’impliquent que rarement d’autres usagers de la route et les incidents unilatéraux sont rarement signalés.
Aux Pays-Bas, la loi considère la trottinette électrique comme un cyclomoteur spécial, ce qui rend l’assurance obligatoire. En Belgique, les trottinettes électriques, dont la vitesse maximale est de 25 kilomètres/heure, ne doivent pas être assurées. Cette obligation ne s’applique qu’aux scooters plus rapides, munis d’une selle et qui peuvent atteindre une vitesse de 45 kilomètres/h. Pour ceux-ci, une assurance moto est obligatoire.
Toutefois, en Belgique, même si ce n’est pas une obligation, il est conseillé de souscrire une assurance pour les trottinettes et autres vélos électriques même plus lents. “Une assurance familiale est un bon point de départ”, déclare Peter Wiels, le porte-parole d’Assuralia, la fédération professionnelle des entreprises d’assurances. “Dans notre pays, 90 % des familles ont une assurance familiale qui intervient lorsqu’un membre de leur famille cause des dommages à autrui. Cela vaut également pour l’utilisation des trottinettes électriques, même lorsque ceux-ci empruntent le véhicule d’un ami ou d’un voisin.”
Des alternatives suffisantes
Mais qu’en est-il si vous subissez des dommages matériels et corporels ? L’assurance familiale ne couvre pas cette partie-là. Près de 80 % des familles belges ont une assurance hospitalisation, mais celle-ci ne couvre que les frais d’hospitalisation et les dépenses médicales avant et après une hospitalisation et ce pendant une certaine période. Assuralia préfère ne pas s’engager dans le débat sur l’opportunité d’une assurance obligatoire pour les trottinettes électriques dans notre pays. “Est-il utile d’imposer une assurance responsabilité civile quand on sait que la grande majorité des accidents de trottinettes sont des chutes, sans autre partie impliquée?”.
Celui qui veut imposer une assurance pour les trottinettes électriques doit prévoir des contrôles et créer des filets de sécurité, par exemple pour la prise en charge des victimes dont la trottinette n’est pas assurée. C’est un peu ce qui est organisé pour l’assurance automobile en Belgique. Assuralia estime qu’il existe des alternatives suffisantes pour ceux qui souhaitent tout de même s’assurer contre certains risques avec ce type de véhicule. L’association professionnelle estime néanmoins que les campagnes de prévention et une certaine application de la loi peuvent avoir une influence positive sur les statistiques.
La mobilité multimodale
En plus de l’assurance familiale, de plus en plus d’assureurs proposent spontanément des produits spécifiques qui couvrent les dommages du conducteur du véhicule à assistance électrique en cas d’accident. Par exemple, il existe des assurances qui se concentrent sur la mobilité multimodale : lorsque les gens veulent passer d’un mode de transport à un autre en fonction de leurs besoins, y compris le vélo, les transports publics et la trottinette partagée. Peter Wiels : “Les personnes qui veulent se protéger entièrement contre tout type d’accident de la circulation trouveront des formules avec des assureurs qui interviennent pour couvrir les blessures, l’invalidité permanente et le décès. Peu importe que l’assuré ait été un cycliste, un piéton ou sur une trotinette au moment de l’accident.”
Ces solutions spécifiques, avec assurance accidents de la circulation intégrée, sont relativement nouvelles, mais Assuralia a constaté une nette augmentation de la demande au cours de l’année écoulée. Peter Wiels conseille à toute personne achetant une trottinette électrique de contacter son assureur ou son intermédiaire bancaire. “Les vendeurs sont généralement moins bien informés des possibilités d’assurance pour ce type de véhicules et pour leurs utilisateurs. Ceux-ci sont parfois achetés en ligne et alors l’acheteur n’a aucun de contact ou échange avec le vendeur et ne peut donc poser aucune question. Mais même ainsi, les acheteurs peuvent pour l’assurance se rendre chez leur interlocuteur habituel afin d’examiner les options possibles.”
Vélos et trottinettes électriques partagées
Qu’en est-il des véhicules électriques partagées dans les grandes villes que les gens utilisent, en se connectant à une plateforme numérique et en empruntant temporairement une trottinette électrique de l’autre côté de la rue ? “Ces plateformes doivent s’occuper elles-mêmes de l’assurance responsabilité civile”, souligne Peter Wiels. “Toute personne qui cause un accident avec un véhicule partagé doit veiller à ce que l’assurance de la plateforme de partage entre en jeu. C’est une obligation légale dans notre pays.”
Assuralia ne s’attend pas dans l’immédiat à ce que de nouveaux produits d’assurance soient développés pour ce type de mobilité douce dans les années à venir : ” Le marché offre déjà suffisamment de choix en fonction des souhaits du client “, conclut Peter Wiels.
Dimitri Dewever
La réglementation belge pour les trottinettes/vélos électriques jusqu’à 25 km/h
Permis de conduire : non requis
Assurance : non obligatoire
Casque : non requis
Restriction d’âge : 16 ans (à partir de l’été prochain)
Éclairage : obligatoire lorsqu’il fait nuit
Avec deux personnes ou plus : interdit (à partir de l’été prochain)
Jusqu’à 6 km/h (rythme de marche) : dans ce cas, jusqu’à cet été, les cyclistes seront considérés comme des piétons, devront suivre les mêmes règles et pourront utiliser le trottoir. Dès que le nouveau code de la route entrera en vigueur dans le courant de l’année, les trottinettes/vélos électriques seront interdits sur le trottoir.
Plus vite que 6 km/h : les trottinettes/vélos électriques sont dans ce cas (et à partir de l’été toujours) considérés comme des cyclistes et doivent utiliser la piste cyclable. Si ce n’est pas le cas, ils doivent tenir le côté droit de la route autant que possible.
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