Que se passe-t-il à la VRT ?

Ricus Jansegers, directeur du contenu à la VRT, et Lotte Vermeir, directrice des chaines VRT 1 et Canvas, doivent démissionner. C’est ce qu’a décidé vendredi le conseil d’administration du média public flamand. Résultat : un week-end chaotique, pendant lequel de nombreuses lettres ouvertes se sont échangées. La VRT est plus divisée que jamais.

La situation chaotique à la VRT a éclaté samedi lorsqu’une lettre ouverte a été publiée. Elle est signée par des personnalités de la chaîne flamande comme Phara de Aguirre, Bart Schols et Fien Germijns, ainsi que de nombreux producteurs, réalisateurs et rédacteurs en chef. Le nombre de signatures a dépassé la centaine, certaines étant anonymes par crainte de représailles. D’autres signataires proviennent de services externes ou ont travaillé par le passé à la VRT, comme l’ex-PDG Leo Hellemans, rapporte le quotidien De Standaard.

Les auteurs de la lettre critiquent la manière dont le licenciement de Lotte Vermeir, la directrice des chaines VRT 1 et Canvas, a été présenté dans la presse et nient l’existence de deux clans au sein de la VRT. “Nous ne voyons pas ces camps. Ce que nous voyons, c’est une direction de chaîne qui motivait les créateurs, osait insister sur des thèmes importants et tenait toujours compte de la mission sociétale de la VRT dans chaque décision”, expliquent-ils. La manière dont Vermeir a été renvoyée, “comme dans de mauvais films américains”, est également jugée inacceptable par les auteurs. Ils ne mentionnent cependant pas Ricus Jansegers, le directeur du contenu, explique De Standaard.

« Respect des collègues »

La direction de la VRT appelle au “respect des collègues” après cette lettre ouverte contre le licenciement de Lotte Vermeir, directrice de chaîne à la VRT. La direction a réagi rapidement pour tenter de calmer la situation. Deux heures après la publication de la lettre dans les médias, tous les employés de la VRT ont reçu un mail les exhortant à “tenir compte” des collègues qui ont témoigné auprès du conseiller en prévention, lorsqu’une enquête a été ouverte il y a six mois après un désaccord public concernant le report du documentaire sur Bart De Pauw, “Het proces dat niemand wou” (“Le procès que personne ne voulait”).

Cela s’est fait en toute confiance, et la direction ne communique donc pas sur le contenu de l’enquête. Cependant, elle précise que les témoignages étaient “assez graves et fréquents pour justifier la recommandation de se séparer à la fois de Ricus et de Lotte”, rapporte De Standaard. La direction évoque également une “mentalité de clans” et dément formellement qu’il y avait des problèmes uniquement avec Jansegers.

Dimanche, une seconde lettre anonyme de l’intérieur de la VRT a été publiée, en réponse à celle de samedi. Selon un des auteurs, dont le nom complet est connu de la rédaction de De Standaard, une dizaine de personnes du département de Jansegers sont derrière cette deuxième lettre. Ce qui semble les déranger particulièrement, c’est le soutien public à Lotte Vermeir. La première lettre ouverte leur a semblé “comme une gifle”. Quant au départ de Vermeir et Jansegers, ils affirment que “de bonnes personnes peuvent parfois faire de mauvaises choses”.

Améliorer la communication interne

Ces changements au sein de la direction interviennent après une enquête indépendante menée par le service du bien-être sur les perturbations dans la dynamique organisationnelle au sein de la direction du contenu. Cette enquête a été menée en coopération avec le médiateur externe Rob van Eijbergen, nommé par la direction de la VRT au printemps dernier en raison de fortes tensions sociales au sein du média flamand.

Les résultats de l’enquête et les conseils du médiateur ont débouché sur un plan d’action visant à “améliorer la communication interne”, “améliorer le bien-être général” et “faciliter la prise de contact avec le conseil d’administration et la direction”. La VRT entend mettre ce plan en œuvre dans les semaines à venir. Sur la base de ces mêmes recommandations, Lotte Vermeir et Ricus Jansegers vont quitter le média public. “Mon style et mon approche ne convenaient pas toujours à tout le monde au sein de la VRT et la gestion de l’équipe a commencé à en souffrir. Je tiens à m’excuser auprès des personnes que j’aurais pu blesser”, a commenté Ricus Jansegers. 

Open VLD veut entendre la direction de la VRT et le médiateur au parlement

Le parti politique Open VLD demande une réunion anticipée de la commission des médias du Parlement flamand pour discuter du récent remaniement à la tête de la VRT. Ils souhaitent entendre le ministre des Médias Benjamin Dalle, la direction de la VRT, ainsi que le médiateur Rob van Eijbergen. L’Open VLD souligne que les échanges publics de lettres entre la direction et les employés nuisent à l’image de la VRT et retardent la résolution du conflit. Ils estiment qu’il est urgent de clarifier la situation pour éviter qu’elle ne s’aggrave davantage.

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