Printemps profitable pour Brussels Airlines
Ce premier profit trimestriel laisse entrevoir une année 2023 en positif après quelques années de crise covid et une délicate restructuration.
Brussels Airlines voit, si on peut l’écrire, le bout du tunnel. Au dernier trimestre clôturé en juin, la compagnie aérienne belge, filiale du groupe Lufthansa, a réalisé un bénéfice de 31 millions d’euros (Ebit ajusté, avant intérêts et taxes).
“Cela nous inspire une grande confiance dans le fait d’atteindre des résultats solides pour l’ensemble de l’année 2023”, dit Nina Oewerdieck, CFO de l’entreprise. L’objectif, à terme, est d’arriver à 8% de marge Ebit, la norme du groupe Lufthansa.
Certes, si l’on prend l’ensemble du premier semestre, le résultat demeure en légère perte de 12 millions d’euros: dans l’aérien, les trois premiers mois de l’année sont traditionnellement moins prospères. Mais sinon, tous les feux sont au vert: ces six premiers mois, le nombre de passagers a augmenté de 45% (3,95 millions), le chiffre d’affaires de 56%, le résultat Ebit de 87% et l’effectif de 5%, à 3.372 salariés.
Reboot et Reboot Plus
Brussels Airlines pourrait ainsi sortir d’une longue période de pertes. Elle n’a plus gagné d’argent depuis 2018, année qui a vu le groupe Lufthansa prendre le contrôle de la compagnie. Brussels Airlines, qui représente moins de 10% des activités du groupe, a toujours connu une situation plus difficile que ses sœurs Lufthansa Airlines, Austrian et surtout Swiss, la première à revenir à la rentabilité après le covid, en 2022. Le transporteur belge subit en effet une concurrence forte de Ryanair, que Lufthansa Airlines connaît moins, et Swiss pas du tout.
Un plan avait été lancé en 2019 pour atteindre les fameux 8% de rentabilité, à base de départs volontaires et de réductions de coûts. Baptisé Reboot, il avait été approfondi avec la crise du covid (plan Reboot Plus). Mais le graal des 8%, espéré pour 2022, était reporté vers les années 2024/2026.
Pour le moment, tout va très bien car l’appétit pour les voyages a dopé les réservations, les tickets se vendent plus cher et de nouveaux avions moins gourmands en carburant entrent progressivement en service. Mais l’activité reste sensible aux crises. Ainsi, le coup d’Etat au Niger perturbe actuellement le réseau africain de la compagnie, essentiel à sa rentabilité.
Reste que la CFO, Nina Oewerdieck, qui était arrivée en pleine crise covid en juin 2020 et aurait dû continuer sa carrière ailleurs au sein du groupe, a préféré rempiler à son poste, avec le ferme espoir de voir réussir le plan Reboot Plus et atteindre “une profitabilité durable”. On notera que le groupe Lufthansa lui-même a publié des bénéfices record sur le deuxième trimestre, représentant 11,6% de marge Ebit. “Un chiffre qui n’a jamais été aussi haut”, a indiqué le CEO Carsten Spohr dans le communiqué annonçant ces résultats.
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