Pourquoi cet exode des entreprises flamandes vers le nord de la France?
De plus en plus d’entreprises flamandes choisissent de s’implanter dans le nord de la France, attirées par un climat entrepreneurial favorable, des subventions généreuses et la disponibilité de vastes terrains.
En 2022 et 2023, 24 sociétés flamandes ont franchi la frontière, ce qui a généré 576 emplois principalement dans le secteur de la production autour de Dunkerque. Malgré une légère baisse du nombre d’investissements en 2023, l’attrait pour cette zone ne faiblit pas, confirmant son rôle-clé dans l’expansion des entreprises du nord du pays. Ces chiffres proviennent de Voka West-Vlaanderen et de l’agence d’investissement Nord France Invest, qui accompagne les entreprises flamandes dans leur expansion. « L’intérêt continue d’augmenter », confirme Tom Vermeersch, responsable régional pour le nord de la France chez Voka, dans un entretien avec De Tijd.
Une renaissance industrielle
Selon Voka, un climat entrepreneurial favorable et la disponibilité de terrains sont des raisons clés pour lesquelles les entrepreneurs flamands s’installent outre-Quiévrain. Le nord de la France connaît une renaissance industrielle, notamment dans la région autour de Dunkerque, qui a enregistré une forte croissance ces dernières années. « Les permis sont délivrés plus rapidement et le gouvernement offre des subventions généreuses », explique Vermeersch. « Mais le plus important : il y a encore beaucoup de place pour construire. Plus de 70 % des investissements proviennent d’entreprises de production, c’est donc principalement l’industrie qui se tourne vers le nord de la France. »
De grands espaces
La société de produits surgelés Clarebout a par exemple déjà franchi le pas. Naturae, une entreprise qui fabrique des poteaux de châtaignier et des clôtures en bois de sous-bois issus de la gestion forestière, en est un autre exemple. L’entreprise possède des sites à Zonnebeke et Ypres, et a décidé de déplacer sa production à Steenvoorde, juste de l’autre côté de la frontière, dans le nord de la France. « Nous avons besoin d’espace pour stocker nos matériaux de base, ainsi que des bâtiments. Mais ici, en Belgique, il n’y avait aucune option », expliquent les dirigeants Els et Peter Segers au média flamand Focus WTV. “Nous avons immédiatement reçu un catalogue des terrains disponibles parmi lesquels nous pouvions choisir. Nous sommes tombés des nues en voyant à quel point c’était facile là-bas », ajoutent les entrepreneurs.
Inverser la tendance
Bien que le nombre d’investissements en 2023 ait été légèrement inférieur – avec 10 investissements et 195 nouveaux emplois, contre 14 investissements et 381 emplois en 2022 – rien n’indique une baisse de popularité du nord de la France auprès des entreprises flamandes. « Il n’y a absolument aucun signe de ralentissement », souligne Vermeersch au médial économique flamand. Pour l’année 2024, Voka s’attend même à une nouvelle augmentation du nombre d’entreprises de Flandre occidentale qui déménagent vers le nord de la France.
Selon l’organisation flamande, nos nouveaux gouvernements doivent faire un choix politique fondamental pour inverser la tendance. « Un climat favorable aux entreprises, plus d’espace et une meilleure politique de permis : si nous réglons ces questions à court terme, nous pouvons encore contenir cette tendance », estime Vermeersch dans De Tijd.
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