Pourquoi Ageas vise-t-il un partenariat avec le britannique Saga ?

Saga, un groupe de services pour les seniors, cherche à se débarrasser de ses activités d’assurance. Ageas, intéressé à renforcer sa position dans le marché britannique, négocie avec le groupe.

Hier mercredi, l’action du groupe Saga, un fournisseur de services aux personnes de plus de 50 ans, basé en Angleterre, dans le Kent, a bondi de plus de 12%. La raison : les rumeurs, puis la confirmation que le groupe était en discussion avec Ageas et qu’il explorait avec l’assureur belge « les opportunités de partenariat ».

De la croisière au viager

Saga est un groupe qui depuis une trentaine d’années offre divers services : des voyages, des croisières, des assurances, des services légaux, des services financiers tels que le viager pour permettre, par exemple, à des propriétaires de logements de bénéficier de liquidités de leur vivant.

Le problème de Saga, toutefois, est sa profitabilité et  son endettement. Le groupe a réalisé sur son exercice 2023-24 clos au 31 janvier de cette année un chiffre d’affaires de 741 millions de livres sterling. Mais il affiche une perte de 129 millions de livres, après avoir été également dans le rouge à hauteur de plus de 272 millions de livres au terme de l’exercice précédent, en raison d’une dépréciation sur ses activités d’assurance. Et la dette nette du groupe s’élève à environ 640 millions de livres.

Désendettement

Selon Sky News, Saga souhaite une transaction qui lui permettrait de rembourser une partie de sa dette. Le groupe avait déjà expliqué en début de semaine qu’il « continuait d’explorer les opportunités de partenariat afin de soutenir les ambitions de croissance du groupe, de cristalliser la valeur et d’améliorer les rendements à long terme pour les actionnaires » et retardait donc la publication de ses résultats semestriels, qui auraient dû être connus le 2 octobre. Et peu après ce premier communiqué, Saga  confirmait que des discussions avaient bien lieu avec Ageas. Selon Sky News, Ageas effectuerait un paiement initial à Saga, suivi d’une série de commissions, en échange de la prise en charge de certaines activités d’assurance.  Les activités de souscription, déficitaires, seraient cédées à Ageas. Saga garderait son activité de courtier pour ces produits. La transaction permettrait donc à Saga de se désendetter et de mobiliser moins de fonds propres.

Un troisième marché

Du côté d’Ageas, le deal avec Saga permettrait de renforcer sa position au Royaume-Uni. Ageas, on s’en souvient, avait déjà tenté de le faire en essayant de mettre la main au début de cette année sur Direct Line, un assureur automobile basé en Angleterre. Mais l’offre avait finalement été rejetée.

Ageas est déjà présent sur le marché britannique, dans les assurances auto et assurances habitation. Le groupe, qui est le société assureur britannique, désirerait toutefois monter en puissance afin de diversifier son portefeuille d’activités qui est aujourd’hui essentiellement concentré en Europe continentale et en Asie.