Porté par la pandémie, le marché du livre s’essouffle
L’injonction à rester chez soi durant la pandémie de coronavirus semble avoir poussé nombre de Belges francophones à se plonger dans les livres, alors que le marché a progressé dans la Fédération Wallonie-Bruxelles de 14,2% en 2021 par rapport à 2020, indique vendredi l’Association des éditeurs belges (Adeb).
En 2021, le marché total du livre a ainsi atteint 273,3 millions d’euros, contre 239,4 millions en 2020. Ces statistiques sont fournies par l’institut de sondage GfK, complétées par les données des ventes directes des éditeurs de l’Adeb.
La bande dessinée a tiré les ventes vers le haut, avec une progression du marché de 33% en 2021 (62,9 millions d’euros). Les planches à bulles sont même devenues numéro 1 des ventes. “Toutes les catégories y sont en hausse et particulièrement le manga qui réalise +100%”, souligne l’Adeb.
L’autre forte hausse est observée dans le secteur des livres de loisirs et de vie pratique, avec une augmentation de 20% en un an (27,8 millions d’euros). Cette croissance est cependant “insuffisante pour rattraper les pertes de 2020”, pointe l’Association des éditeurs belges.
La littérature générale se porte bien également, avec une progression de 9% (54,8 millions d’euros). La littérature jeunesse (+7,5%, 42,2 millions), les sciences humaines et techniques (+8%, 38,8 millions) et le livre scolaire (+8,5%, 23,2 millions) affichent également tous une croissance.
Concernant les points de vente, ce sont surtout les chaînes, grandes surfaces spécialisées et sites de vente en ligne qui ont surfé sur le succès du livre, avec une progression de 22,7%. Les librairies ont suivi l’évolution du marché (+14,4%) tandis que les grandes surfaces alimentaires n’ont accusé qu’une hausse de 1,7%. Les ventes directes des éditeurs ont augmenté de 7,8%, soit moins que le marché global, “probablement pénalisées par les annulations de salons, foires et rencontres publiques”.
Le chiffre d’affaires des éditeurs francophones en FWB a atteint 315 millions d’euros en 2021, en hausse de 10,9% par rapport à 2020. Il a été porté par une forte hausse de la vente d’éditions papier (+16,2%), poussées par les exportations de BD et de livres jeunesse, et une progression plus modeste du numérique (+4,7%). Les ventes de droits se sont quant à elles fortement repliées (-33%) par rapport à 2020, mais restent “dans la moyenne des années antérieures”.
“Cette embellie, portée sans doute par la crise Covid et l’ouverture des librairies comme seul accès à la culture, ne semble pas s’avérer pérenne. À la fin juillet 2022, sur fond de crise économique, le marché du livre est en recul de -5%, les librairies de -10%”, pointe cependant l’association.