Entre 2008 et 2024, la proportion de femmes dans les conseils d’administration des entreprises privées et publiques a plus que quadruplé, rapporte mardi l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH). Une évolution qui confirme, selon l’Institut, que les quotas constituent un levier puissant pour renforcer la présence des femmes dans la gouvernance d’entreprise.
La loi du 28 juillet 2011, dite « loi Quotas », impose qu’au moins un tiers des sièges dans les conseils d’administration des sociétés cotées en Bourse, des entreprises publiques autonomes et de la Loterie Nationale soient occupés par un membre du sexe sous-représenté.
Depuis son entrée en vigueur, la progression est notable : en 2024, les femmes occupaient en moyenne 37,3 % des sièges, contre seulement 9,2 % en 2008. Soit une hausse de plus de 28 points de pourcentage en seize ans, souligne le cinquième bilan publié par l’IEFH.
Comités de direction
Dans les comités de direction, non couverts par la loi, la participation des femmes reste plus limitée. Mais entre 2020 et 2024, la proportion de femmes y a tout de même progressé, passant de 14,8% à 21,1% dans l’ensemble des entreprises analysées. Dans les sociétés cotées, l’évolution est encore plus nette: le taux y a presque doublé, de 13,9% à 20,6%. “Cette évolution est encourageante, mais elle reste insuffisante pour garantir une représentation équilibrée des femmes dans les processus décisionnels”, relève l’institut.
“L’expérience le montre: sans cadre contraignant, les progrès en matière d’égalité restent limités et trop lents”, commente le directeur de l’IEFH, Michel Pasteel. “Les quotas ne sont pas un but en soi mais un outil efficace pour mettre en pratique l’égalité de genre dans les entreprises. Il est temps d’élargir la portée de la loi aux comités de direction”, plaide-t-il.