Orpea Belgique: un plan à 90 millions et 10 fermetures

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Un conseil d’entreprise extraordinaire s’est tenu en ce début d’après-midi au siège d’Orpea Belgique à Uccle. Le groupe a annoncé un « Plan d’Avenir » à hauteur de 90 millions (dont le financement n’est pas encore balisé) pour son parc belge. Trois résidences seront fermées en Flandre et sept en Région bruxelloise.

Ce conseil d’entreprise était attendu puisqu’il porte sur l’avenir des 60 maisons de repos, des 20 résidences-services, et des 4.000 travailleuses et travailleurs ainsi que de tous les résidents du groupe dans le pays.

L’avenir des activités ne pourra que passer par des investissements massifs tant dans les soins que dans le parc de résidences. Coût estimé ? 90 millions qui seront financés soit par le groupe Orpea lui-même s’il inclut les investissements en Belgique dans ses priorités stratégiques, soit par un investisseur externe, qui portera le plan et assurera l’avenir des résidences. Les deux scénarios sont sur la table et seront discutés le 14 mars prochain, lors du Conseil d’administration du groupe Orpea qui décidera de la meilleure option pour les résidences belges.

Les défis sont nombreux : vétusté de certains bâtiments, augmentation des coûts énergétiques et de personnel résultant de la sous-occupation et de l’inflation élevée, etc. Le plan repose sur cinq piliers. A savoir tout d’abord des investissements massifs dans les soins et le parc immobilier dont une partie est totalement vétuste ; mais aussi un audit des loyers pour la partie des bâtiments qui n’appartient pas à Orpea Belgique ; ainsi qu’une digitalisation plus poussée des tâches administratives afin de libérer du temps pour permettre aux équipes de se concentrer sur les soins aux personnes fragilisées. Il s’agira aussi d’étendre l’offre de soins spécialisés pour les personnes souffrant de démence. Enfin, il a été décidé de regrouper trois résidences en Flandre en raison de la vétusté des bâtiments, et sept résidences à Bruxelles à la suite d’une ordonnance de la Région bruxelloise obligeant le secteur à réduire drastiquement le nombre de lits vacants, ce qui dans les faits se traduira par leur fermeture.

La direction entamera dans les prochains jours un dialogue avec les résidents à regrouper et leurs familles pour les guider dans la recherche d’une place adéquate dans des résidences plus modernes à proximité. “Nous aurons également ce dialogue avec le personnel, précise Olivier Van Houtte, CEO d’Orpea Belgique. L’objectif est qu’ils nous accompagnent dans les résidences les plus modernes pour s’assurer que les résidents se sentent chez eux dans leurs nouveaux lieux de vie. Notre objectif est donc bien le maintien des emplois.”

   Côté syndical, Setca et CNE jugent le plan présenté tenable. La réunion du jour a prouvé, selon Nathalie Lionnet du Setca, que l’entreprise était viable, moyennant quelques adaptations. Si la volonté du CEO de maintenir l’emploi de 4.000 travailleurs est évidemment un soulagement, le transfert prochain de 400 personnes d’une maison à une autre reste un élément “humainement difficile“, selon les deux syndicats. “Cela nécessitera des démarches pour reconstruire la vie professionnelle”, et l’équilibre avec la vie privée dans certains cas. Les syndicats n’attendront pas la mi-mars pour aborder ce délicat sujet.

   Ni inquiétude excessive ni naïveté aveugle donc après ce conseil d’entreprise extraordinaire. “Il n’y a pas de raison d’être paniqué pour l’instant”, estime Fabien Boucquéau de la CNE. “Mais il nous manque l’élément de la certitude, et cela nous trottera dans la tête jusqu’à la mi-mars.” C’est à cette date, le 14, que le conseil d’administration du groupe français décidera de mettre ou non le plan belge dans ses priorités stratégiques, ou cherchera un investisseur prêt à mettre en place le plan.

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