OneLife veut multiplier son chiffre d’affaires par… 20 !
La start-up de Louvain-la-Neuve, spécialisée dans la décontamination des dispositifs médicaux, s’apprête à lever 5 millions d’euros pour développer ses ventes à l’international.
Si l’épidémie de Covid-19 nous a appris quelque chose, c’est l’importance de l’hygiène pour combattre les virus et autres agents pathogènes. C’est vrai partout, mais plus encore dans le monde médical. L’entreprise OneLife a mis au point des solutions enzymatiques capables de décontaminer en profondeur des dispositifs médicaux (endoscopes, instruments chirurgicaux…), des blocs opératoires, des chambres de soins intensifs etc. Ces solutions sont utilisées par la plupart des hôpitaux universitaires belges et, les preuves d’efficacité étant faites, l’entreprise ambitionne maintenant une expansion planétaire. Et on ne fait pas dans la demi-mesure : l’objectif est de faire exploser le chiffre d’affaires de 1 à 20 voire 25 millions d’euros d’ici 2026.
La solution enzymatique de OneLife s’attaque aux biofilms, ces matrices produites par des bactéries afin de se protéger des désinfectants classiques et au sein desquels elles se reproduisent et s’échangent même des gènes de résistance aux antibiotiques. Ces biofilms peuvent aussi servir de refuge aux virus. “Nous sommes les seuls à avoir une solution capable de dissoudre un spectre de biofilms aussi large“, affirme Koen Billet, le CEO de OneLife. “Cela ne va pas tout résoudre mais c’est une pièce essentielle du puzzle dans cette lutte mondiale contre les bactéries multirésistantes.” Il cite un rapport de l’OMS qui met en garde contre ces infections qui pourraient devenir la principale cause de mortalité d’ici 2030.
Attirer de nouveaux partenaires pour lever 5 millions d’euros
Dans ce contexte, les produits mis au point par OneLife (une spin-out de Realco, spécialiste du nettoyage enzymatique) semblent effectivement susceptibles d’intéresser des hôpitaux partout dans le monde, et en particulier sur le premier marché mondial que constituent les Etats-Unis. Pour réussir son pari de forte croissance, OneLife a évidemment besoin de moyens. Elle espère lever 5 millions d’euros, en attirant de nouveaux partenaires. L’entreprise est aujourd’hui détenue par Realco (51%), la SRIW (4%) et une série d’actionnaires privés. “Realco est prêt à diluer sa participation pour se focaliser sur ses propres marchés”, précise Koen Billet. “Nous sommes ouverts à toutes les options, que ce soit avec des fonds publics régionaux, des fonds familiaux ou des partenaires industriels potentiels.”
L’argent frais servira notamment à étoffer les équipes nécessaires au développement commercial international de OneLife : l’entreprise devrait passer de 10 à 20 personnes l’an prochain et atteindre 40 voire 50 personnes en 2026. A priori, l’idée est de continuer à assurer la production au départ de Louvain-la-Neuve mais les pistes menant à l’aménagement d’autres sites aux Etats-Unis ou ailleurs ne sont pas exclues à terme.
Développer la stratégie digitale
En plus de l’expansion géographique, la levée de fonds permettra aussi le développement d’une stratégie digitale, avec un site d’e-commerce, en vue de toucher une nouvelle clientèle privée, des cabinets dentaires ou vétérinaires par exemple. “Nous continuerons également à investir dans la R&D pour améliorer nos produits existants et chercher de nouvelles applications”, précise Koen Billet. L’une des pistes serait par exemple de s’attaquer à la désinfection des éviers et sanitaires des chambres d’hôpital, pour lesquels il n’existe pas encore de solution radicale.
Le recrutement de Koen Billet, qui a rejoint OneLife en avril dernier, s’inscrit dans cette stratégie de forte croissance internationale. Il est effet actif dans le secteur de la santé depuis 25 ans et a notamment occupé des fonctions à l’international pour Siemens et Agfa-Gevaert (imagerie médicale). “J’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’idée de me focaliser sur une start-up et de la faire grandir”, confie-t-il. “Je suis donc très heureux de cette opportunité offerte par OneLife. Je suis convaincu que notre technologie peut faire la différence et avoir un impact positif pour des millions de gens.”
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