Olivier de Wasseige: “Quand je bossais, je ne pensais pas à mon cancer”

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Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Surcharge de travail, stress, solitude… Les facteurs de risque s’accumulent pour la santé physique et mentale des patrons de PME. Ceux-ci n’ont cependant pas toujours conscience que leur santé, c’est le premier capital immatériel de leur entreprise et qu’elle mérite une attention prioritaire. Des indépendants et patrons de PME témoignent. Aujourd’hui, c’est l’ancien CEO de l’UWE (Union wallonne des entreprises)

Lors d’un contrôle de routine, Olivier de Wasseige est invité à passer un scanner, son cardiologue ayant constaté un inquiétant ganglion autour de l’aorte. “Le diagnostic est tombé un jour où je devais enregistrer une grosse émission de télévision en début de soirée, se souvient-il. J’ai maintenu l’interview, comme j’ai maintenu ensuite l’essentiel de mon agenda professionnel. Cela peut sembler paradoxal mais je pense que cela m’a sauvé. Pendant que je bossais, je ne pensais pas à mon cancer. J’ai pu me concentrer sur mon boulot, pas seulement sur ma maladie.”

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Le traitement, auquel il a bien réagi, le mettait sur la touche une journée toutes les trois semaines. “Quand j’étais couché, un peu K.-O., je gambergeais, je pensais au médecin qui m’avait dit que j’avais une chance sur cinq d’y rester, poursuit Olivier de Wasseige. En travaillant, j’ai pu me vider la tête par rapport à cela. Ce fut utile pour ma santé car paniquer n’est vraiment pas bon pour la guérison. En revanche, ce n’était pas nécessaire pour mon travail à l’UWE. J’avais une totale confiance en la capacité de l’équipe à gérer les choses en mon absence.”

Du sport… raisonnablement

Aujourd’hui, Olivier de Wasseige est en rémission. Il est suivi de près par un hématologue et passe deux scanners par an. “C’est la première leçon: il ne faut pas se croire invincible, il faut faire des tests réguliers, dit-il. C’est un contrôle de routine qui a permis de déceler les choses bien à temps.” Dans le même esprit, il a décidé de marcher et de rouler à vélo quasiment chaque week-end pour entretenir sa condition physique.

“J’ai toujours pratiqué un peu de sport mais en limitant les risques physiques, poursuit Olivier de Wasseige. A partir du moment où j’ai créé mon entreprise en 1999, je n’ai plus été aux sports d’hiver, si ce n’est pour accompagner les enfants. Quand vous avez la responsabilité d’une entreprise, vous ne pouvez pas jouer les casse-cous sur les pistes de ski. Je m’étais promis de changer de rythme de vie, de relativiser un peu plus. Je dois convenir que cela n’a pas duré très longtemps. J’ai besoin de travailler pour être bien. Néanmoins, je prends plus de vacances et j’essaye de me libérer vraiment l’esprit en étant ailleurs. Lors de ma maladie, j’ai aussi pu découvrir qu’au-delà de la famille et des amis proches, il y a aussi des troisième ou quatrième cercles qui m’entourent. J’ai été touché par les marques de sympathie venues de personnes dans l’administration, la politique et d’autres milieux encore. Vraiment, cela m’a boosté! Aujourd’hui, je suis certainement plus attentif à toutes ces relations car je sais l’importance de se sentir soutenu.”

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