Nuisances sonores: les entourloupes de Ryanair pour éviter de payer les amendes
Ryanair a mis en place une stratégie afin d’éviter de payer les amendes pour nuisances sonores voulues par la Région bruxelloise, rapporte jeudi La Libre Belgique qui a consulté des documents internes à la compagnie aérienne irlandaise.
La stratégie de Ryanair est reprise dans un “Airfield brief” du 24 février, signé de la main du chef pilote Shane McKeon. Il s’agit de faire décoller l’avion le plus rapidement possible afin de le mettre à distance raisonnable des radars sonores au sol et ainsi éviter de se faire repérer. Pour être le plus rapidement en l’air, Ryanair conseille à ses pilotes de demander aux contrôleurs aériens de pouvoir décoller depuis le début de la piste 25R (où ont lieu la majorité des décollages) et non ‘à l’intersection’.
L’idée est de réduire le temps de montée, et la compagnie recommande aussi une puissance minimale du moteur supérieure (24K, soit 24 000 livres de poussée de réacteurs) à ce qui est théoriquement requis (22K) au décollage. Etre plus rapidement en l’air permettrait aussi aux avions de Ryanair de tourner de manière plus serrée sur les routes du Nord ou du Ring (voir infographie) et d’éviter de survoler le territoire bruxellois. La note précise qu”à cause de la présence de sonomètres, il faut éviter de voler au sud’ de deux balises, correspondant à celles des routes du Ring et du Canal. La compagnie s’est inspirée d’une procédure similaire mis en oeuvre à l’aéroport de Madrid-Barajas.
La sécurité, priorité n°1, estime Belgocontrol
“La sécurité et la capacité sont toujours notre priorité. Nous nous retrouvons donc difficilement dans la recommandation générale d’une compagnie conseillant à ses pilotes d’éviter en premier lieu les amendes et d’adapter leur vol à cet effet”, a réagi jeudi Belgocontrol, le gestionnaire de l’espace aérien belge.
Belgocontrol rappelle de son côté que c’est le pilote qui décide comment il décolle, en fonction de l’appareil et de son poids. Avec la sécurité en priorité absolue. “Si elle est menacée, le pilote est averti par le gestionnaire du trafic. Et s’il persiste dans sa décision, un rapport est établi”, souligne le gestionnaire aérien selon lequel, par ailleurs, le fait que tous les pilotes souhaitent décoller de manière identique causerait de graves problèmes de capacité à Brussels Airport.