NoPhone, la housse qui verrouille automatiquement les smartphones pour restreindre leur utilisation à l’école

Pour Guillaume Vilain, l’utilisation du smartphone au sein des établissements scolaires est un véritable fléau. Afin de lutter contre ses dangers et ses dérives, cet ancien instituteur primaire a lancé NoPhone, une housse spécialement conçue pour verrouiller les téléphones mobiles. Un dispositif qui a déjà séduit des établissements scolaires en Wallonie et à Bruxelles qui l’implémenteront dès cette rentrée.

La décision d’interdire les smartphones dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles (quelque 373 établissements concernés) pourrait bien faire les choux gras de Guillaume Vilain. Cet instituteur originaire de Tournai reconverti depuis trois ans en entrepreneur, s’est spécialisé dans la santé mentale des jeunes, notamment via son application Feel, un réseau social axé sur la santé mentale des étudiants. En mai dernier, il a lancé NoPhone, un dispositif de housse conçue pour verrouiller les smartphones en vue de restreindre leur utilisation dans certains espaces, dont en priorité, les écoles.

Guillaume Vilain, fondateur de NoPhone.

Manque de concentration et harcèlement  

“En travaillant sur la santé mentale des jeunes et en collaborant avec les écoles, un problème récurrent est apparu: l’utilisation des smartphones engendrent de nombreuses difficultés que ce soit en termes de concentration, de discipline ou de comportements inappropriés, tel que le harcèlement”, explique-t-il à Trends Tendances.

NoPhone s’inspire totalement de l’idée originale de Yondr, une société américaine fondée en 2014. “J’avais déjà suivi l’initiative de Yondr qui avait lancé une housse pour bloquer les téléphones mobiles. Mais le prix élevé de cette solution la rendait inaccessible pour la plupart des écoles belges. En mai dernier, après plusieurs discussions avec des directeurs d’écoles, j’ai décidé de créer une alternative moins coûteuse et adaptée à leurs besoins”, explique Guillaume Vilain. Les prix d’achat des pochettes vont de 8 à 12 euros selon les différentes versions.

Un cadre clair et strict pour faciliter l’interdiction des téléphones à l’école

Le concept est simple. À leur arrivée à l’école, les élèves placent leur smartphone dans la housse spéciale sécurisée qui se verrouille manuellement ou via une base de verrouillage magnétique. La pochette empêche toute utilisation du téléphone pendant la journée, sauf pendant les moments autorisés comme la pause déjeuner. Certaines écoles utilisent des bases qui permettent de déverrouiller la housse temporairement. L’objectif est de fournir un cadre clair et strict pour faciliter l’interdiction des téléphones à l’école. Les établissements restent libre de déterminer les zones à couvrir. Une interdiction dans l’ensemble de l’école est possible ou par exemple uniquement dans les salles de classe, avec une aurorisation dans les couloirs, la cour ou à des fins pédagogiques.

L’interdiction des smartphones à l’école récemment promulguée renforce l’utilité de notre solution, estime Guillaume Vilain. Les problématiques liées à l’utilisation des smartphones à l’école étaient devenues trop graves pour être ignorées”, avance le fondateur de NoPhone. Nous apportons une réponse concrète qui soulage à la fois les élèves et le personnel éducatif, en mettant fin à une source importante de distraction et de conflits.”

6 écoles partenaires

Et le concept séduit. Pour cette rentrée 2024/2025, six écoles en Wallonie et à Bruxelles ont décidé de mettre en place le système, ce qui représente environ 2.250 élèves. Parmi elles, on retrouve l’Athénée Royal Leonardo Da Vinci (Anderlecht), le Collège Saint François (Bruxelles), l’Athenée Royale d’Izel, ou encore, le lycée Jean Boets (Liège). Une vingtaine d’autres établissements étudient encore l’offre. “Nous continuons à recevoir des commandes, et nous prévoyons de livrer de nouvelles écoles après la Toussaint. L’objectif est d’en convaincre 200 d’ici la rentrée 2025», avance Guillaume Vilain. Il y a un réel intérêt de la part des établissements scolaires, qui cherchent à mettre en place des solutions durables pour gérer les problèmes liés aux smartphones.”  

Le nerf de la guerre reste le budget alloué au dispositif, alors que de nombreux établissements scolaires raclent souvent les fonds de tiroirs pour investir dans leurs infrastructures. “Nous avons tout fait pour baisser les coûts, parce que nous savons que les écoles publiques ne bénéficient pas souvent d’un grand budget. Une partie des frais pourrait être assumée par l’élève”, suggère Guillaume Vilain. Les housses peuvent aussi être prêtées aux élèves par l’école.

Adaptée à d’autres environnements

La plue-value de NoPhone par rapport à des casiers ou des bacs classiques est le fait que l’élève reste en possession de son smartphone. “Il n’y a pas de souci de vol ou de casse quand un portable parfois de grande valeur est laissé dans un casier ou si le professeur le laisse tomber. L’élève garde l’entière responsabilité de son téléphone, libérant l’école de ce type de préoccupations”, vante l’entrepreneur.

Le dispositif pourrait également être adapté à d’autres environnements comme les salles de concert, les théâtres, ou encore en visant une clientèle B2B pour éviter les distractions lors de colloques, conférences, ou de teambuildings. Toutefois, pour l’instant, la priorité de Guillaume Vilain reste le secteur éducatif, où la demande est, selon lui, la plus pressante.  

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