Netflix opposé à la demande de participation financière des opérateurs télécoms européens
Le patron de Netflix, Greg Peters, a rejeté mardi la demande des opérateurs télécoms européens d’imposer une taxe aux géants de l’internet pour leur utilisation de la bande passante des réseaux 5G et de fibre optique. Cela réduirait les investissements dans le contenu, rendrait les contrats Internet moins attractifs et finirait par nuire aux consommateurs, a-t-il énuméré depuis le salon technologique Mobile World Congress de Barcelone.
Depuis des années, les opérateurs télécoms européens cherchent à faire payer les plateformes pour leur utilisation des réseaux. Le récent lancement de consultations européennes sur le sujet donne au secteur l’espoir d’arriver à ses fins.
Selon la CEO du groupe français de télécommunications Orange, Christel Heydemann, la gestion du volume de données des cinq plus grands services en ligne coûte 15 milliards d’euros par an aux opérateurs. Ensemble, ces cinq géants représenteraient environ 55% du trafic de données.
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Greg Peters a rétorqué mardi que Netflix avait rendu la transmission de ses séries et films plus efficace grâce au développement des technologies de streaming. Ainsi, en 2020, le débit de données nécessaire était deux fois moins important qu’en 2015 pour la même qualité d’image. Pour lui, les coûts des opérateurs sont restés les mêmes ces dernières années, malgré la forte augmentation du volume de données. Netflix offre également aux opérateurs télécoms un accès gratuit à son réseau, dans lequel il a investi plus d’un milliard de dollars.
Netflix a investi plus de 60 milliards de dollars dans la production de contenu au cours des cinq dernières années, a également fait valoir le patron de la plateforme américaine. A ses yeux, les groupes de divertissement pourraient très bien demander aux opérateurs de leur verser de l’argent pour accéder aux contenus. “Mais nous ne le demandons pas”, a-t-il souligné.
La taxe, si elle voit le jour, ne devra pas seulement toucher les grands acteurs en ligne actuels comme Facebook, Google, Amazon ou Netflix, mais aussi les chaînes de télévision classiques, qui se sont également mises au streaming, a encore souhaité le responsable. Avec le temps, elles devraient en effet générer plus de volume de données que les plateformes de streaming actuelles.