Née d’un carnet de recettes de 1908, la Biscuiterie namuroise ne manque pas d’appétit

La Biscuiterie namuroise occupe une douzaine de personnes.
Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

Entreprise artisanale créée voici quatre ans, la Biscuiterie namuroise franchit une étape en levant 500.000 euros, grâce notamment au couple fondateur de Père Olive.

Paul Navez et Laurent Gilain sont amis d’enfance. Chez les Gilain, on est pâtissier depuis cinq générations. Laurent hérite un jour du carnet de recettes rédigé en 1908 par son arrière-grand-père. Il y voit comment fabriquer sans conservateur ni additif des palets namurois, des pains d’amandes, des marquises ou des “moques”… De là va germer l’idée de créer une biscuiterie pour réveiller ces anciennes saveurs. “Nous voulions créer un projet qui serait le nôtre, tout simplement”, explique Paul Navez qui abandonne son métier de consultant pour se lancer dans l’aventure avec son ami. La Biscuiterie namuroise voit le jour en 2019.

Quelques mois plus tard arrive le covid. Mais tout va bien. “Depuis avril 2020, nous n’avons fait que croître parce qu’après le confinement, les gens se sont reconnectés aux commerces locaux”, se réjouit Paul Navez, qui souligne l’aspect durable de l’entreprise : la biscuiterie privilégie les circuits courts et les matières premières viennent toutes de la Région wallonne, à l’exception du sucre bio, qui est allemand. La biscuiterie, qui occupe 12 personnes, possède quatre lignes de produits (sucrés, salés, classiques et bio). En 2022, elle développe la marque WOW. “Les positionnements ne sont pas les mêmes, explique Paul Navez. WOW concerne des produits dans l’air du temps, des biscuits personnalisés qu’on offre à l’occasion d’un événement d’entreprise, d’une baby shower…’’

Attaquer l’étranger

Il poursuit : ‘‘Nous devrions atteindre cette année une production de 60 tonnes, contre une cinquantaine en 2023.” Le chiffre d’affaires croît lui aussi : 780.000 euros en 2022, un petit million en 2023. Mais il faut des moyens. Christine et Erik Maes, les fondateurs de Père Olive, viennent de décider de participer à un tour de table de 500.000 euros. Ils connaissent bien les deux jeunes Namurois, dont ils sont les mentors depuis 2020. Cette levée de fonds va permettre à l’entreprise d’avoir suffisamment de bras, de s’offrir une machine spécialement conçue en Italie, de financer des projets digitaux et d’étoffer un réseau de 600 commerces partenaires (épiceries fines, boulangeries, etc.) et de grossistes, pour attaquer le marché étranger. 
”La part de nos exportations est encore minime, mais nous sommes déjà présents dans une vingtaine de pays”, sourit Paul Navez.

Une partie des fonds aidera aussi au déménagement. Car la biscui­terie, désormais à l’étroit dans ses locaux, devrait investir en septem­bre le zoning Ecolys, en bordure de Namur. Une deuxième levée, impliquant partenaires ­bancaires et publics, se prépare. “Nous aurions pu rester une petite entreprise, nous réalisions des bénéfices. Mais nous avons voulu sortir de notre zone de confort et notre ambition dépasse aujour­d’hui la Belgique”, conclut Paul Navez.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content